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Les médias sont indispensables au débat collectif, mais doivent évoluer et survivre. Ceci exige un cadre européen, un marché équilibré et une politique industrielle, estime dans une tribune au « Monde » un collectif de personnalités parmi lesquelles Pascal Lamy, président de l’institut Jacques Delors et Jean-Marie Cavada, député européen.
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Tribune. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Le plan d’action européen sur la désinformation publié en décembre 2018 néglige, malgré ses bonnes intentions, la fragilité du secteur des médias dont la réalité est que nombre d’entre eux luttent pour survivre. « Il faut armer médiatiquement l’Union », déclarait pourtant le président de la Commission européenne en 2017.
Face aux attaques constatées durant plusieurs campagnes électorales et aux craintes pour l’élection du parlement européen le 26 mai, on ne peut que partager l’ambition. Mais comment la réaliser ? L’UE, à son crédit, protège activement la propriété intellectuelle en ligne : une directive sera bientôt finalisée à ce sujet. Elle a par ailleurs fait signer par les plateformes de réseaux sociaux et les annonceurs un code de conduite contre la désinformation.
Ceci est un premier pas. Elle propose maintenant de renforcer la vérification des faits, l’éducation aux médias et la liberté de la presse. Autant d’actions nécessaires, mais insuffisantes. L’UE et les gouvernements doivent maintenant défendre la viabilité économique des médias. Car l’enjeu est bien là : les médias produisent un service d’intérêt général. Or le modèle économique du journalisme de qualité – abonnements et publicité – est remis en cause. Et il va continuer de l’être, en raison des évolutions technologiques et de la position dominante des grandes plateformes, dites « médias sociaux ».
Quelle stratégie européenne pour le secteur des médias ?
Comme le souligne une lettre ouverte au président de la Commission du 7 décembre 2018 : « la désinformation se nourrit de la faiblesse actuelle des médias. Les médias vivent une transformation massive, qui va se renforcer en raison de l’intelligence artificielle, de la robotique, de l’informatique cognitive et des grandes bases de données (« big data »). Une vision européenne globale du secteur est donc nécessaire. »
Certains se réjouissent déjà des futurs assistants à la rédaction automatisée, ou encore de robots présentateurs TV. Ces évolutions sont probables. Mais elles ne préservent pas la vérification des faits et le journalisme d’investigation, face aux « mines à clics » ou autres trolls de déstabilisation. La plupart des pays européens aident leur secteur des médias : redevances pour l’audiovisuel, ou parfois subventions et allégements fiscaux pour la presse.
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