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Selon l’opposition, au moins 16 églises occupées par des manifestants ont été encerclées par la police au cours des derniers jours.
Des opposants manifestant dans des églises, assiégés depuis plusieurs jours par la police au Nicaragua : face à cette situation explosive, l’Union européenne (UE) a appelé mercredi 20 novembre le gouvernement nicaraguayen du président, Daniel Ortega, « à lever le siège de l’Eglise et à garantir le plein respect des droits constitutionnels de tous les Nicaraguayens ».
Au Nicaragua, où les manifestations de rue sont interdites, la population manifeste parfois dans les églises. Jeudi, 11 femmes ont commencé un jeûne dans l’église San Miguel de Masaya, à 30 km au sud-est de la capitale, Managua, pour réclamer la libération de 139 opposants. Selon l’opposition, au moins 16 églises ont été « encerclées par la police et les groupes de choc du gouvernement » au cours des derniers jours. Seize militants de l’opposition, dont le leader étudiant d’origine belge Amaya Coppens, ont été arrêtés la semaine dernière pour avoir essayé d’apporter de l’eau aux femmes réfugiées dans l’église.
Federica Mogherini, chef de la politique étrangère de l’UE, a exhorté les autorités à « libérer les personnes détenues et à abandonner les poursuites ». Pour elle, le siège de l’église Masaya et la détention de militants « représentent une violation des droits fondamentaux des citoyens nicaraguayens ». Il s’agit d’un « signal négatif quant à la volonté du gouvernement d’œuvrer en faveur d’une sortie de crise pacifique et démocratique », a-t-elle déclaré. Alors que l’UE a préparé le mois dernier un cadre de sanctions pour le Nicaragua concernant les violations des droits, Mme Mogherini a laissé entendre qu’il pourrait être activé prochainement : « Ceux qui sapent la démocratie et l’Etat de droit au Nicaragua doivent répondre de leurs actes. »
Depuis lundi, neuf opposants en grève de la faim occupent par ailleurs la cathédrale de Managua, mais des partisans du président avaient rapidement encerclé la cathédrale et plusieurs d’entre eux étaient entrés dans l’édifice pour tenter d’en déloger les grévistes de la faim, frappant au passage deux religieux, selon l’opposition. Mardi après-midi, les partisans du parti au pouvoir ont finalement été expulsés de la cathédrale par les autorités.
L’expulsion est intervenue quelques heures après que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé le gouvernement à « mettre fin à la répression persistante des dissidents et aux détentions arbitraires ». L’archevêché de Managua avait aussi demandé, lundi soir, au président Daniel Ortega de « prendre des mesures immédiates pour que les églises catholiques soient respectées », et à la police de « retirer » ses hommes des environs des églises.
« Etat policier de terreur »
Le président Ortega a, lui, accusé les évêques catholiques d’être des « putschistes » pour avoir soutenu les blessés lors des manifestations antigouvernementales qui avaient secoué le pays l’année dernière. Le pays, dirigé depuis 2007 par Daniel Ortega, ex-guérillero sandiniste, traverse une grave crise politique depuis avril 2018. Dans ce pays plongé dans une profonde récession économique, la contestation contre une réforme de la sécurité sociale a évolué vers des manifestations réclamant des élections anticipées et le départ du président, accusé d’avoir instauré une dictature népotiste et corrompue. La répression a été sanglante. Plus de 325 personnes ont été tuées, près de 88 000 se sont exilées, selon le dernier rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme.
Les protestataires réclament toujours « la fin d’un Etat policier de terreur », « la libération de 135 prisonniers politiques », « la justice pour les victimes », « la démocratisation du pays », « des garanties de sécurité pour le retour des exilés », une « réforme électorale » en vue d’« élections anticipées ». Des revendications rejetées par le couple présidentiel, qui dénonce « une tentative échouée de coup d’Etat », justifiant le « recours à la force », au nom de « la paix sociale ». Même argument pour justifier l’interdiction de manifestations décrétée un an plus tôt.
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