l’UE craint de se retrouver « entre le marteau et l’enclume » de la Chine et des Etats-Unis

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Des soldats français ont installé un hôpital de campagne pour désengorger l’hôpital de Mulhouse saturé par l’afflux de malades atteints par le coronavirus, le 23 mars 2020.
Des soldats français ont installé un hôpital de campagne pour désengorger l’hôpital de Mulhouse saturé par l’afflux de malades atteints par le coronavirus, le 23 mars 2020. Christian Hartmann / REUTERS

La diplomatie européenne s’essaie, comme tous les experts, à la prospective. Un exercice périlleux par temps de pandémie, sans horizon clair sur une sortie de crise. Dans une analyse datée du 8 avril, dont Le Monde a eu connaissance, le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) s’est penché sur l’impact géopolitique du Covid-19. Le document de trois pages est destiné à nourrir la réflexion du Comité politique et de sécurité, qui réunit les ambassadeurs des Etats membres. Il ne reflète pas, est-il précisé en préambule, les positions officielles du SEAE. Une prudence guère utile, tant l’analyse reste le plus souvent cantonnée à des généralités. Mais elle dessine en filigrane une évolution importante de la pensée stratégique à Bruxelles.

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Le SEAE distingue plusieurs tendances à l’œuvre. « Le risque principal est celui d’une récession profonde et durable », avertissent les auteurs, en citant les symptômes mondiaux de ce phénomène. Le secteur numérique paraît mieux s’en sortir que d’autres. En revanche, l’agenda de la transition énergétique se trouve plongé dans l’incertitude. La perspective plus positive est la réduction éventuelle de la dépendance dans des secteurs critiques. La deuxième tendance générale constatée est la montée possible des phénomènes d’instabilité dans le voisinage de l’Union européenne (UE). « Si les problèmes structurels sous-jacents ont pu être temporairement gelés par le confinement, ils pourraient revenir de façon amplifiée dans quelques mois », dit la note, citant l’Algérie, l’Egypte, le Liban ou l’Iran.

Il existe aussi un risque d’amplification des conflits au Sahel, en Libye, en Syrie ou même dans l’est de l’Ukraine, dès lors que « les forces sur le terrain s’efforcent d’obtenir des gains avec le sentiment d’être moins surveillées ». Toutes ces dynamiques, prévient le SEAE, « pourraient déclencher aussi des mouvements de populations spontanés et des flux migratoires ».

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Considérations floues

Enfin, dernière tendance sur la scène internationale, celle d’une « confrontation géopolitique accentuée ». L’unilatéralisme et le manque de solidarité pourraient conduire à une « nouvelle phase dans la rivalité sino-américaine pour le leadership mondial, que la Russie essaie aussi d’exploiter ». Le risque pour l’UE est de se trouver prise « entre le marteau et l’enclume et d’être affaiblie et divisée par les stratégies des autres puissances ».

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C’est l’occasion pour l’Europe de s’affirmer sur cette scène internationale, suggèrent les auteurs. Comment éviter la polarisation et l’éclatement du monde en camps concurrents ? L’analyse en reste à des considérations floues, en prônant des « initiatives pour renforcer le système multilatéral et l’ONU » et des « idées pour réunir à la même table Etats-Unis et Chine ». La fameuse « Commission européenne géopolitique », voulue par sa présidente Ursula von der Leyen, reste pour l’heure un vœu pieux. Quant au multilatéralisme, il est bien cabossé, comme l’illustre la difficulté à organiser un sommet sans précédent, par visioconférence, des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

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