L’opposition vénézuélienne forcée de constater son échec

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Juan Guaido, le président autoproclamé, n’a pas su convaincre l’armée de lâcher le chef de l’Etat Nicolas Maduro.

Par Marie Delcas Publié aujourd’hui à 11h23

Temps de Lecture 4 min.

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Une femme allume une torche en hommage aux victimes mortes durant le soulèvement raté de l’opération Liberté, le 5 mai 2019 à Caracas.
Une femme allume une torche en hommage aux victimes mortes durant le soulèvement raté de l’opération Liberté, le 5 mai 2019 à Caracas. STRINGER / REUTERS

Sinistrée par la crise économique, la capitale vénézuélienne était vide ce samedi 4 mai. Cinq jours après la tentative ratée de soulèvement militaire, seule une poignée d’opposants sont descendus dans la rue, à l’appel de Juan Guaido. Le jeune député autoproclamé président avait demandé à ses partisans de se regrouper devant les casernes du pays pour tenter de convaincre les militaires de lâcher Nicolas Maduro.

Sur la place Washington, dans l’est de Caracas, les deux députés d’opposition présents tentent de faire bonne figure. « Tout se déroule comme prévu », affirme l’élu Ricardo Blanco. Mais le cœur n’y est pas. Les journalistes sont plus nombreux que les manifestants.

Une femme lit à haute voix le texte que M. Guaido a rédigé à l’adresse des soldats. « L’insoutenable situation politique, sociale et économique de notre pays demande des changements structurels urgents, dit le document. Pour accomplir cette tâche historique, le rôle de l’institution militaire est fondamental. » Les quelques policiers de la Garde nationale présents écoutent impassibles. La scène se répète en plusieurs points de la capitale et du pays. « C’est dur de ne pas céder au désespoir », soupire Ofelia Suarez, une éducatrice de 66 ans. Juan Guaido n’apparaît pas.

Les Etats-Unis perplexes

Déjà le 23 février, le leader d’opposition avait convaincu sa base que la fin du régime était proche, promettant de faire entrer dans le pays un chargement d’aide humanitaire. Très médiatisée, l’opération menée depuis la Colombie avait échoué. « L’opposition accumule les erreurs », admet Ofelia.

Dimanche, nouvel appel. Les opposants sont invités à prier pour les victimes de la répression policière. La tentative de putsch de mardi s’est soldée par la mort de 5 personnes, plus de 200 autres ont été blessées. En fin d’après midi, les opposants se retrouvent pour une messe devant le centre commercial de Parque Cristal, pas beaucoup plus nombreux ni plus optimistes que la veille.

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« La phase finale de l’opération Liberté » qu’ils attendaient depuis trois mois avec impatience a tourné en faveur du pouvoir en place. Sur les réseaux sociaux, les partisans d’une intervention militaire critiquent ouvertement M. Guaido qui tarde, selon eux, à faire appel à l’armée américaine. Sous l’impulsion de l’organisation des droits de l’homme Provea, plus de trois-cents cinquante personnalités du pays – essentiellement mais non exclusivement d’opposition – ont signé une déclaration en faveur d’une issue non violente et électorale.

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