L’opposant bahreïni Nabil Rajab sort de prison

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Le militant bahreïni des droits de l’homme Nabil Rajab avec sa fille, peu après sa libération de prison, dans sa maison de Manama, le 9 juin.

Entouré de sa famille, un collier de roses blanches autour du cou et un large sourire illuminant son visage, Nabil Rajab est apparu, libre, chez lui, à Manama, mardi 9 juin. Figure de proue du printemps arabe et illustre opposant bahreïni, le militant des droits de l’homme de 55 ans a bénéficié de mesures « alternatives » pour les trois années d’emprisonnement qu’il lui reste à purger, a indiqué son avocat, Me Mohammed Al-Jichi. Il avait été condamné, en 2018, à cinq ans de prison pour des tweets critiquant l’intervention militaire saoudienne au Yémen et dénonçant des cas présumés de torture dans son pays.

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« Nous nous réjouissons de la nouvelle de la libération de Nabil Rajab », a déclaré Aya Majzoub, chercheuse sur le Bahreïn pour l’ONG Human Rights Watch. « Il n’aurait jamais dû être emprisonné, mais nous sommes heureux qu’il ait enfin retrouvé sa famille », a-t-elle ajouté. Nabil Rajab est le premier prisonnier politique à être libéré depuis le début de la pandémie de Covid-19, qui a fait 29 morts et contaminé plus de 15 000 personnes dans le royaume d’1,5 million d’habitants, régulièrement épinglé par les ONG pour son bilan en matière de droits de l’homme. Dans un communiqué, la famille du militant a précisé que ce dernier « souffre d’un affaiblissement sévère du système immunitaire, ce qui le rend vulnérable » à une contamination au nouveau coronavirus et constitue « une menace pour sa vie ».

Répression féroce

Sa condamnation, en 2018, pour « diffusion de rumeurs en temps de guerre », « insulte à un pays étranger » et « insulte au ministre de l’intérieur » avait suscité un tollé international. La Ville de Paris l’avait alors fait citoyen d’honneur pour « son combat pour les droits humains ». Cofondateur du Centre bahreïni pour les droits de l’homme et fondateur du Centre golfien pour les droits de l’homme, Nabil Rajab est une figure du mouvement de contestation, essentiellement chiite, qui réclame une monarchie constitutionnelle dans le petit pays du Golfe gouverné par la dynastie sunnite des Khalifa.

En 2011, il avait pris la tête des manifestations qui avaient vu des dizaines de milliers de Bahreïnis descendre dans la rue pour réclamer leurs droits. Le mouvement avait été écrasé dans le sang avec l’aide de troupes saoudiennes et émiraties.

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Depuis 2011, le royaume golfien, siège de la Ve flotte américaine, mène une campagne féroce de répression contre ses opposants. Les autorités ont banni les principaux partis et groupes d’opposition, incarcéré des centaines de dissidents et déchu de leur citoyenneté plus de 700 Bahreïnis. Nabil Rajab a été dès lors une cible récurrente des autorités de Manama. En 2012, il avait été condamné à trois ans de prison, accusé d’avoir fomenté des troubles entre la police et les manifestants.

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