L’ONU voit en Birmanie « des échos clairs de la Syrie en 2011 »

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La répression brutale et persistante de l’Etat birman contre sa population fait craindre de possibles crimes contre l’humanité.

La Birmanie risque de sombrer dans un conflit généralisé, comme c’est le cas en Syrie, a averti la haut-commissaire de l’Organisation des Nations unies (ONU) aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, mardi 13 avril, mettant en garde contre de possibles crimes contre l’humanité.

Dans un communiqué, Mme Bachelet a dit craindre que la situation « ne se dirige vers un conflit généralisé » :

« Il y a des échos clairs de la Syrie en 2011. Là aussi, nous avons vu des manifestations pacifiques accueillies par une force inutile et clairement disproportionnée. La répression brutale et persistante de l’Etat contre son propre peuple a conduit certains individus à prendre les armes, puis à une spirale de violence dans tout le pays. (…) Les Etats ne doivent pas permettre que les erreurs fatales qui ont été commises en Syrie et ailleurs se répètent. »

La Birmanie est plongée dans le chaos depuis le coup d’Etat militaire du 1er février, qui a chassé du pouvoir la présidente de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi.

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Au moins 710 morts

Selon le comptage effectué par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), la répression a fait au moins sept cent dix morts, dont cinquante enfants, et quelque trois mille personnes ont été arrêtées. Les généraux répriment de plus en plus durement le mouvement en faveur de la démocratie qui a fait descendre dans la rue des milliers de Birmans et entraîné des grèves dans de nombreux secteurs de l’économie.

Le week-end dernier a été marqué par des effusions de sang dans de nombreuses régions birmanes, notamment le massacre d’au moins quatre-vingt-deux personnes à Bago (nord-est de Rangoun), entre vendredi et samedi. « Les militaires semblent déterminés à intensifier leur impitoyable politique de violence contre la population de Birmanie, en utilisant des armes de type militaire et sans discernement », a déploré Mme Bachelet, en citant, entre autres, l’usage de grenades à fragmentation, de tirs de mortier et de frappes aériennes.

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Selon le Haut-Commissariat, qui ne cite pas ses sources, vingt-trois personnes ont été condamnées à mort à l’issue de procès secrets : quatre manifestants et dix-neuf personnes qui étaient accusées d’avoir commis des infractions politiques et pénales. Les arrestations massives ont contraint des centaines de personnes à se cacher, selon l’ONU.

Mme Bachelet a exhorté les Etats à prendre « des mesures immédiates, décisives et effectives » pour forcer la junte militaire à mettre fin à sa « campagne de répression et de massacre de la population ».

« Les déclarations de condamnation et les sanctions ciblées limitées ne sont clairement pas suffisantes. Les Etats ayant une influence doivent exercer de toute urgence une pression concertée sur les militaires en Birmanie pour qu’ils mettent un terme aux graves violations des droits humains et aux éventuels crimes contre l’humanité commis contre la population. »

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Le Monde avec AFP

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