Longtemps épargnée par l’épidémie, l’Afrique s’inquiète des risques sanitaires et économiques du coronavirus

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Un membre du Rwanda Biomedical Center (RBC) contrôle les passagers d’une gare pour freiner la propagation du coronavirus, à Kigali, le 22 mars.
Un membre du Rwanda Biomedical Center (RBC) contrôle les passagers d’une gare pour freiner la propagation du coronavirus, à Kigali, le 22 mars. SIMON WOHLFAHRT / AFP

Ses mots, ce jour-là, avaient été accueillis avec scepticisme. Lors d’une présentation devant l’association américaine pour la promotion de la science (AAAS) à Seattle, le 14 février, Bill Gates, l’ex-patron milliardaire de Microsoft animant désormais sa fondation, avait mis en garde contre les conséquences à venir, sur le continent africain, de l’épidémie due au coronavirus, alors concentrée en Asie et en Europe, jugeant qu’elle serait « plus grave encore qu’en Chine ». Le continent africain dans son ensemble, alors, n’avait alors détecté aucun cas de Covid-19.

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Cette remarque avait été considérée comme pétrie d’ignorance et de jugements de valeur, méconnaissant les perfectionnements récents des systèmes de santé de plusieurs pays africains éprouvés par l’épidémie d’Ebola. Mais Bill Gates ne faisait pas seulement allusion à la qualité des hôpitaux ou au nombre de soignants. Il parlait d’un impact plus global et, en effet, inquiétant. Du reste, par une sorte de coïncidence curieuse, la première personne infectée à l’échelle de l’Afrique avait été signalée justement ce jour-là, en Egypte. Mais elle avait été contaminée à l’étranger. Et pendant plusieurs semaines, cela a été le cas aussi des autres malades, introduisant l’idée que l’épidémie, produit d’importation, n’avait pas de champ d’extension possible dans cette partie du monde.

Bill Gates avait raison de s’inquiéter. Mardi 24 mars au soir, l’Afrique comptait officiellement 2 137 cas et 62 décès. Les chiffres restent assez faibles par rapport au bilan mondial de ce qui est désormais considéré comme une pandémie, mais la progression du virus est rapide et les tests insuffisants.

Effondrement des achats de minerais

Dès le mois de février, il devenait évident que l’Afrique serait affectée de façon profonde, quoique indirecte, par les effets induits de l’épidémie dans le reste du monde. Le Fonds monétaire international (FMI) montrait le risque de ralentissement sec de l’économie mondiale, la perturbation générale des systèmes de production, frappant par contrecoup les vingt et un pays du continent dont les ressources dépendent de l’exportation de matières premières.

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Les usines arrêtant de tourner en Chine, notamment, et les ports cessant d’importer et d’exporter, les achats de minerais se sont effondrés. De 6 300 dollars (5 800 euros) par tonne en janvier, le cuivre est descendu à 4 300 dollars, avant de remonter faiblement, sous la barre des 5 000 dollars. Le prix du baril de pétrole a connu la même secousse, préparant le terrain à l’arrivée du virus, un mois plus tard, avec cette fois la perturbation potentielle de la production dans les pays exportateurs.

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