« Londres voit le Brexit comme un moyen de relancer l’économie britannique sans que Bruxelles se mette en travers du chemin »

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Tribune. En janvier 2017, avant même que le gouvernement britannique n’invoque l’article 50, le ministre des finances d’alors, Philip Hammond, accordait un entretien à l’édition dominicale du quotidien allemand Die Welt. Quand on lui demanda quelles seraient les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) sans qu’un accord ait été trouvé, sa réponse fut simple : le Royaume-Uni serait contraint de changer. « Si la Grande-Bretagne devait quitter l’Union européenne sans un accord sur l’accès au marché, expliqua-t-il, alors nous subirions, au moins sur le court terme, un certain nombre de dégâts économiques. Si ce devait être le cas, nous pourrions être contraints de modifier notre modèle économique, et nous devrions changer notre modèle pour retrouver notre compétitivité. » La presse interpréta cette déclaration comme une menace de transformer le Royaume-Uni en un « Singapour-sur-Tamise » – une économie dérégulée, peu contrôlée et à faible fiscalité aux portes de l’Europe.

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M. Hammond estimait qu’il s’agissait là d’une mauvaise solution. Il n’a jamais fait mystère qu’il préférait rester dans l’UE, et il s’est battu pour parvenir à un accord permettant au Royaume-Uni de rester aussi proche que possible du marché unique et de l’union douanière. Mais pour beaucoup de ses collègues conservateurs, la vision d’un Royaume-Uni libéré des contraintes réglementaires liées à l’appartenance à l’UE était la récompense qui justifiait le Brexit. Ils considéraient l’UE comme un mastodonte réglementaire paralysant les dynamiques entreprises britanniques par une bureaucratie tatillonne, animée de tendances protectionnistes qui bridaient l’inclination de la Grande-Bretagne à se voir comme un champion du libre-échange.

Ils appuyèrent ces arguments sur des chiffres. Deux eurosceptiques de longue date, Bill Cash et Bernard Jenkin, expliquaient, dès 2013, que les avantages du marché unique ne compensaient pas ses coûts – un calcul qui négligeait les avantages de la réglementation européenne. Le plus connu des économistes pro-Brexit, Patrick Minford, affirmait, en 2018, que les trente années de marché unique avaient coûté 12 % du PIB britannique.

« Ne pas régresser »

Les origines remontent à plus loin encore. Le texte fondateur fut le discours prononcé par Margaret Thatcher à Bruges en 1989, dans lequel elle lança cet avertissement : « Nous n’avons pas réussi à repousser les frontières de l’Etat au Royaume-Uni pour les voir réimposées au niveau européen par un super-Etat européen exerçant une nouvelle domination depuis Bruxelles. »

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