« L’Occident incapable de trouver une stratégie cohérente, à la mesure du défi que jette la Chine »

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Les diplomates Minh Pham et Yves Carmona s’interrogent, dans une tribune au « Monde » : comment faire face à la Chine en l’absence de lignes de front marquées, de politique ou de budget d’agression clairement définis, et de cible visible sur laquelle tirer.

Publié aujourd’hui à 12h36 Temps de Lecture 5 min.

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Le président Xi Jinping et le président italien Sergio Mattarella, le 22 mars, à Rome.
Le président Xi Jinping et le président italien Sergio Mattarella, le 22 mars, à Rome. TIZIANA FABI / AFP

Tribune. La visite du président chinois Xi Jinping en Italie et en France préfigure-t-elle le monde de demain ? Son pays est en tout cas le grand bénéficiaire du nouvel ordre économique mondial. En 2050, la Chine en sera numéro un, distançant l’Inde et les Etats-Unis.

Si la guerre n’a pas entre-temps fracassé ces projections en actionnant le « piège de Thucydide » : un conflit entre la puissance montante, la Chine, et la puissance établie, les Etats-Unis, comme dans l’Antiquité entre Athènes et Sparte. Cela fait déjà des décennies que, sans déclaration de guerre, la Chine et les Etats-Unis s’opposent sur trois fronts :

Le premier front est bien visible en mer de Chine du Sud où transite un tiers du trafic maritime mondial. La Chine y appuie ses prétentions sur une stratégie d’exclusion de zone : travaux massifs de remblai depuis 2014, conduisant à la création d’une série d’îlots à la place de hauts-fonds submersibles et leur équipement en pistes d’atterrissage, facilités portuaires et capacités militaires défensives et offensives.

Le différend au sujet des « formations maritimes » des îles Spratleys qui oppose de longue date la Chine, la Malaisie, Taïwan, l’Indonésie et le Vietnam constitue une démonstration de force et d’affirmation de sa souveraineté, au détriment des Etats-Unis et de leurs alliés, et en dépit d’un arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye en 2016.

Plus de 1 000 milliards de dollars

Le second front, plus discret, concerne la maîtrise des hautes technologies, des semi-conducteurs à l’intelligence artificielle. Cette bataille s’était déroulée sans éclats jusqu’à l’affaire Huawei, la Chine cherchant à acquérir les nouvelles technologies par des investissements en capital-risque dans la Silicon Valley.

Le troisième front porte un nom officiel : les « nouvelles routes de la soie » (en anglais « Belt and Road Initiative », BRI), un programme de prêts lancé en 2012, dépassant 1 000 milliards de dollars pour l’infrastructure, financés par la Chine et mis en œuvre principalement par des constructeurs chinois. Il permet aux pays manquant de capitaux de puiser dans un fonds pour s’équiper d’autoroutes, de chemins de fer, de ponts, de ports, d’oléoducs et de centrales électriques.

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