Lire ou relire Pierre Hassner

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La revue des revues. C’est un numéro un peu particulier que celui de février 2020 de la Revue Défense nationale (RDN), consacré intégralement à la figure de Pierre Hassner (1933-2018), agrégé de philosophie, spécialiste des questions internationales et disciple de Raymond Aron. Emigré juif roumain, rescapé de la Shoah puis du stalinisme, Pierre Hassner a « consacré sa vie à l’étude des deux fléaux du totalitarisme et de la guerre pour essayer de comprendre ce qui les rendait possibles et ce qui permettait de les surmonter », écrit la RDN. Souvent, d’ailleurs, il collabora à cette revue mensuelle consacrée aux grandes questions de défense – fondée en 1939, arrêtée sous l’Occupation, elle reprend du service en 1945.

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Les premiers articles de Pierre Hassner datent des années 1970, dans le monde de la guerre froide, encore figé dans l’affrontement entre les deux blocs. Les lire – ou les relire – n’en est pas moins éclairant dans le contexte stratégique actuel. « Alors que les chaînes d’information en continu imposent l’analyse des crises en temps réel, il souligne que la guerre ne s’inscrit que dans le temps long ; alors que l’ennemi uniformément qualifié de terroriste est réduit à l’état d’obstacle matériel à effacer, il met en valeur la nature dialectique de la guerre ; alors que le problème militaire semble souvent ramené à sa dimension technique, Pierre Hassner en souligne la nature politique et sociale », relève le général Benoît Durieux, chef du cabinet militaire du premier ministre, dans sa présentation du dossier.

« Maître Yoda »

L’une des forces de Pierre Hassner était d’être inclassable dans son va-et-vient entre philosophie et politique. Il s’intéressait peu aux théories des relations internationales, classement qu’il trouvait quelque peu « scolastique », et il refusait pour lui-même toute étiquette. Jean-Vincent Holeindre et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, respectivement directeur scientifique et directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire, soulignent dans leur long article d’introduction que « Maître Yoda », comme ils l’avaient affectueusement surnommé, était tout à la fois « réaliste parce que tenant toujours compte des contraintes du politique », « libéral parce qu’insistant sur l’importance des normes et des droits de l’homme », et même « constructiviste » de par son intérêt sur le rôle des idées dans les relations internationales. Il fut aussi l’un des précurseurs de la réflexion sur « la géopolitique des passions ».

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