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L’Iran a annoncé samedi 10 avril la mise en service de nouvelles cascades de centrifugeuses modernisées permettant d’enrichir plus rapidement l’uranium et dont l’utilisation lui est interdite aux termes de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Ces annonces surviennent alors que des discussions ont lieu à Vienne entre la République islamique et les autres Etats parties de l’accord de 2015 (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) sur la façon de réintégrer les Etats-Unis au sein de ce pacte conclu dans la capitale autrichienne.
194 centrifugeuses nouvelle génération
Vendredi, un responsable américain a déclaré sous couvert de l’anonymat que Washington avait fait, indirectement, des propositions « très sérieuses » à l’Iran pour relancer cet accord et que les Américains attendaient une certaine « réciprocité » de la part de la République islamique.
Les mesures annoncées en fanfare samedi par l’exécutif iranien ne vont pas dans ce sens. Le président, Hassan Rohani, a inauguré officiellement une ligne de 164 centrifugeuses dites IR-6, et une autre de 30 IR-5, installées dans le complexe nucléaire de Natanz (centre de l’Iran), à l’occasion d’une cérémonie en visioconférence retransmise par la télévision d’Etat.
« Veuillez lancer l’opération d’alimentation en gaz [d’uranium] de la [cascade] de centrifugeuses de nouvelle génération au complexe d’enrichissement de Natanz », a déclaré le président. La télévision d’Etat n’a pas diffusé d’images de ces cascades, mais des ingénieurs en blouse blanche intervenant en duplex ont confirmé la mise en service de la ligne de centrifugeuses.
Les centrifugeuses IR-5 et IR-6 permettent d’enrichir de l’uranium plus vite et en quantité plus abondante que les centrifugeuses « de première génération » IR-1, les seules que l’accord de Vienne autorise l’Iran à utiliser. M. Rohani a répété à l’occasion de cette cérémonie organisée pour la « Journée nationale de la technologie nucléaire » que le programme nucléaire de son pays était purement « pacifique ».
Accord moribond
L’accord de Vienne est moribond depuis que les Etats-Unis en sont sortis unilatéralement en 2018, sous la présidence de Donald Trump, rétablissant une avalanche de sanctions économiques et financières contre l’Iran. En riposte, Téhéran a commencé à s’affranchir de ses engagements à partir de mai 2019, et le rythme s’est accéléré ces derniers mois.
Le nouveau président américain, Joe Biden, a déclaré qu’il était prêt à réintégrer l’accord, donc à lever les sanctions après négociations. De son côté, l’Iran dit être prêt à revenir à l’application pleine et entière du texte, à condition que les Etats-Unis lèvent d’abord toutes les sanctions qu’ils ont réimposées ou instaurées contre Téhéran depuis 2018. Téhéran refuse aussi de discuter directement avec les Etats-Unis à ce stade.
Jusque-là, les échanges qui ont eu lieu cette semaine à Vienne entre l’Iran et ses partenaires sur une relance de l’accord ont été jugés « productifs » par l’Union européenne, qui coordonne les discussions.
Selon la Russie, afin de « maintenir la dynamique positive », les diplomates des pays toujours parties de l’accord de Vienne « se réuniront à nouveau la semaine prochaine » dans la capitale autrichienne. Selon Téhéran, cette rencontre doit avoir lieu mercredi, au niveau des vice-ministres des affaires étrangères.
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