L’Iran, quarante ans d’obsession américaine

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Les 40 ans de la révolution en Iran. La prise d’otages, à Téhéran, le 4 novembre 1979, marque la rupture des relations entre l’Iran et les Etats-Unis. Le temps a installé cette cassure dans la mémoire collective américaine.

Par Gilles Paris Publié aujourd’hui à 18h00

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En 1979, les Américains sont encore hantés par les images de la noria d’hélicoptères évacuant dans la précipitation le personnel de leur ambassade de Saïgon en avril 1975, épilogue de la débâcle vietnamienne. Neuf mois après le début de la révolution islamique iranienne, Washington perd encore un allié régional et, le 4 novembre 1979, une autre de ses ambassades est prise d’assaut, à Téhéran. Pendant 444 jours, 52 ressortissants américains vont être retenus en otage. L’impuissance du président des Etats-Unis, Jimmy Carter, précipitera sa défaite à l’élection présidentielle de 1980.

Le 9 novembre 1979, l’un des ressortissants américains pris en otage lors de l’assaut contre l’ambassade américaine cinq jours plus tôt est montré à la foule, à Téhéran.
Le 9 novembre 1979, l’un des ressortissants américains pris en otage lors de l’assaut contre l’ambassade américaine cinq jours plus tôt est montré à la foule, à Téhéran. AP

Quarante ans plus tard, les Etats-Unis et le Vietnam n’ont cessé d’approfondir leurs relations bilatérales depuis la normalisation de 1995. En une génération, trois présidents américains se sont rendus sur place. L’atroce bilan humain d’un bourbier de près de quinze ans appartient désormais à l’histoire. En revanche, nulle ambassade américaine n’a rouvert dans la République islamique d’Iran, visée sans interruption par des sanctions des Etats-Unis. Celles-ci n’ont pas été totalement levées durant la parenthèse de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015. Parenthèse marquée par un assouplissement auquel Donald Trump a mis un terme en 2018.

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« Mort à l’Amérique ! »

Cette rupture diplomatique, officielle depuis avril 1980, s’est installée dans les esprits. Elle est entretenue par les « Mort à l’Amérique ! » scandés pendant des décennies à Téhéran. A la veille de la conclusion de l’accord sur le nucléaire de 2015, les Etats-Unis comptaient ainsi parmi les pays où l’image de l’Iran était la plus négative, avec 76 % d’avis défavorables – bien au-dessus de la moyenne de 58 % mesurée dans un échantillon de quarante pays représentatifs de toutes les régions du globe par le Pew Research Center.

Après le choc initial de 1979, de lourds événements ont obéré les rapports américano-iraniens, de l’attentat contre les marines à Beyrouth (241 morts en 1983) aux ravages des bombes antipersonnel visant les soldats américains déployés en Irak après l’invasion de 2003. En 2015, le nombre de 500 morts imputables aux explosifs iraniens utilisés par des milices évoluant dans l’orbite de Téhéran a été avancé – une estimation basse, selon le Pentagone. Interrogé en tant que patron du CentCom (commandement central des Etats-Unis) pour la région du monde englobant le Moyen-Orient, à propos des trois principales menaces visant le pays, James Mattis, l’ex-secrétaire à la défense de Donald Trump, répondait : « L’Iran, l’Iran, l’Iran. »

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