L’Iran « donne deux mois aux Européens pour tenir leurs promesses »

0
147

[ad_1]

Alors que Téhéran signale sa volonté de rejeter l’accord international sur le nucléaire, l’ancien ministre des affaires étrangères Kamal Kharrazi engage l’UE à s’opposer aux sanctions américaines.

Propos recueillis par Louis Imbert Publié aujourd’hui à 17h45

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Kamal Kharrazi à New York en 2005, alors qu’il occupait la fonction de ministre des affaires étrangères.
Kamal Kharrazi à New York en 2005, alors qu’il occupait la fonction de ministre des affaires étrangères. Chris Hondros / Getty Images

L’Iran a cessé, le 8 mai, de respecter certaines de ses obligations dans le cadre de l’accord international sur son programme nucléaire, un an après que Washington s’en est retiré. Téhéran menace d’enrichir de l’uranium au-delà des taux imposés par l’accord dès le mois de juillet, si les autres signataires (France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine et Russie) ne l’aident pas à résister aux sanctions américaines. De passage à Paris, Kamal Kharrazi, président du Conseil stratégique pour les relations extérieures, attaché au bureau du Guide suprême, Ali Khamenei, explique cette nouvelle posture.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Iran lance un compte à rebours en vue de son retrait de l’accord sur le nucléaire

Pourquoi menacez-vous de quitter l’accord sur le nucléaire ?

L’objectif, c’est la survie de l’accord nucléaire : nous voulons le préserver. Mais nous estimons que les pays européens n’ont pas tenu leurs promesses, et nous leur donnons deux mois pour le faire. Notre décision ne contrevient d’ailleurs pas à l’accord, qui prévoit que l’Iran puisse suspendre une partie de ses engagements, si ses partenaires ne respectent pas les leurs.

Que demandez-vous précisément aux Européens ?

L’Europe a créé un mécanisme [de troc], baptisé Instex, pour préserver ses relations commerciales avec l’Iran, malgré les sanctions bancaires américaines. Ce mécanisme a été enregistré en France, mais rien de plus n’a été fait. La « structure miroir » iranienne est pourtant prête, tous les responsables ont été nommés à Téhéran. Il nous semble que deux mois devraient suffire à lancer les premières transactions.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Iran, « nous nous serrons la ceinture un peu plus tous les jours »

Les Européens ont cessé d’acheter du pétrole iranien et Instex ne vous permet d’acquérir que des biens « humanitaires ». Cela vous suffit-il ?

Des entreprises européennes peuvent encore acheter du pétrole. Certaines n’ont aucun intérêt aux Etats-Unis, elles ne craignent donc pas les sanctions. L’Italie et la Grèce ont cessé leurs achats alors même que les Etats-Unis leur avaient accordé des exemptions de sanctions [jusqu’au 2 mai] : cela montre qu’une telle décision est politique.

Les paiements, injectés dans Instex, devraient servir d’amorce pour les achats iraniens en Europe. Il a été dit qu’Instex serait utilisé dans un premier temps pour que l’Iran puisse acheter des médicaments et des produits alimentaires. Cela ne nous satisfait pas : nous pensons que ce mécanisme doit permettre toutes les formes de transactions.

Ce sont les entreprises elles-mêmes qui s’y refusent…

Alors pourquoi l’Europe n’exerce-t-elle aucune pression en retour sur les Etats-Unis ? Il faut qu’elle défende ses intérêts.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: