L’intellectuel Xu Zhangrun arrêté à Pékin

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Visite de la zone portuaire par le président Xi Jinping, à Ningbo-Zhoushan (province du Zhejiang, dans l’est de la Chine), dimanche 29 mars 2020.

Xu Zhangrun, un des derniers universitaires à oser critiquer Xi Jinping, aurait été arrêté lundi 6 juillet, à son domicile pékinois. Une vingtaine de policiers auraient pris part à l’opération, selon des proches qui ont donné l’alerte.

Professeur de droit de la prestigieuse université de Tsinghua, à Pékin, Xu Zhangrun avait fait sensation en publiant, en juillet 2018, un texte littéraire critiquant la réforme de la Constitution adoptée quatre mois plus tôt et supprimant la limite de deux mandats pour un président chinois. « Je m’interroge : assistons-nous à la fin de l’ère des réformes et de l’ouverture, et à un retour vers un régime totalitaire ? », écrivait-il.

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Long, complexe, truffé de références, ce texte était tout sauf un manifeste destiné à un large public. Néanmoins, il avait rencontré un très large écho dans la communauté intellectuelle. Il a valu à Xu Zhangrun, né en 1962, d’être privé du droit d’enseigner, à la fin de mars 2019, alors que l’université lançait une enquête disciplinaire à son encontre. Entre-temps, cet indomptable avait publié une dizaine de textes.

Parmi ses demandes, Xu Zhangrun manifestait également « l’espoir » de voir « réhabiliter le 4 juin [1989] ». Officiellement, le recours à l’armée fut nécessaire pour mater une « rébellion contre-révolutionnaire ». Son souhait, évidemment, ne pouvait qu’aggraver son cas auprès des autorités. En avril 2019, des centaines de personnes, dont trois cents universitaires (en fonction ou retraités) et étudiants de l’université de Tsinghua (dans le nord-est du pays), avaient signé une pétition demandant la réhabilitation de l’intellectuel.

Le 28 avril 2019, alors que l’université célébrait son 108e anniversaire, les amis de Xu Zhangrun avaient organisé une petite cérémonie de soutien. « Nous sommes tous des Xu Zhangrun », avaient déclaré les participants.

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« Le noyau pourri de la gouvernance en Chine »

Le 4 février, en pleine épidémie due au coronavirus, Xu Zhangrun a de nouveau publié en ligne un long texte intitulé « Alerte au virus : quand la fureur est plus forte que la peur », une nouvelle critique acerbe et passionnée du pouvoir communiste. « L’épidémie due au coronavirus a révélé le noyau pourri de la gouvernance en Chine », écrivait-il.

Xu Zhangrun ne se faisait guère d’illusion sur son sort : « Il est maintenant facile de prévoir que je vais faire l’objet de nouvelles sanctions. En fait, cela pourrait bien être le dernier texte que j’écris », notait-il en conclusion de son article. Selon le quotidien britannique The Guardian du 16 février, Xu Zhangrun, après la publication de cet article, a été placé en résidence surveillée et privé, pour un temps, de tout moyen de communication avec l’extérieur. En juin, il aurait publié un article dénonçant « l’esthétique fasciste » du pouvoir. Le 30 juin, selon ses amis, il lui aurait été interdit de quitter son domicile.

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