L’initiative française suscite interrogations et doutes en Europe

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Emmanuel Macron le 11 avril à Bruxelles.
Emmanuel Macron le 11 avril à Bruxelles. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Impossible, évidemment, d’ignorer Vlamidir Poutine, mais faut-il en faire un allié stratégique de l’Union européenne ? A Bruxelles, comme dans les capitales européennes, l’empressement d’Emmanuel Macron à « repenser » les liens entre l’Europe et la Russie suscite autant d’interrogations que de craintes.

L’offensive diplomatique du président français se range certes dans « la vieille tradition gaullo-mitterrandienne » de la France, mais n’est guère inscrite dans la ligne officielle de la politique des Vingt-Huit. Si les relations avec Moscou n’ont jamais été rompues, elles se sont fortement distendues depuis le conflit ukrainien et l’annexion de la Crimée par la Russie ou les révélations sur les tentatives de déstabilisation des processus électoraux.

« Il y a beaucoup d’arguments qui plaident pour un dialogue avec la Russie de Vladimir Poutine, mais on ne peut le faire qu’avec fermeté, prudence et sans illusions, observe Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne et chercheur invité du think tank Carnegie Europe. On connaît la volonté de Poutine d’être reconnu comme un Européen, mais la Russie, puissance énergétique et puissance militaire renaissante, n’a, dans ces deux domaines par exemple, rien accompli de favorable par rapport à l’Europe. »

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« Macron a pris l’Allemagne de court »

A Berlin, cette main tendue du chef d’Etat français au dirigeant russe passe mal. « Pour repenser nos relations avec la Russie, il faudrait que la Russie change de politique, notamment sur l’Ukraine. Or, ce n’est pas le cas », estime Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères du Bundestag et membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel. A ses yeux, l’initiative de M. Macron tend à renforcer le président russe : « Pour être pris au sérieux par la Russie, nous devons absolument être unis, notamment Français et Allemands. Là, nous ne parlons pas d’une seule voix. C’est exactement ce que souhaite Poutine, qui cherche à nous diviser. » « Macron a pris l’Allemagne de court et cela crée des tensions », insiste Milan Nic, spécialiste de l’Europe orientale et de la Russie à la DGAP, un think tank berlinois spécialisé dans l’étude des relations internationales.

C’est dans l’est de l’Europe, encore meurtrie par l’époque soviétique, que l’initiative macronienne provoque le plus d’inquiétudes. « On va oublier la Crimée, le harcèlement de Poutine à l’égard de l’Union comme de l’OTAN, le retournement de la Turquie auquel a œuvré Poutine ? », s’interroge le représentant d’un pays de l’Europe de l’Est. Dans la zone, toute évocation par les uns et les autres d’un « reset » des relations avec la Russie, pour lequel plaident la France mais aussi l’Italie ou la Grèce, met régulièrement mal à l’aise…

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