L’inflation, tombeau de la présidence Macri

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Malgré les succès initiaux de sa politique d’ouverture économique, le président argentin n’a pas réussi à briser l’enchaînement crise de change-inflation, explique dans une tribune au « Monde » le consultant Yves de Ricaud.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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Pendant la durée du mandat de Mauricio Macri, le peso, monnaie nationale, a perdu les deux tiers de sa valeur face au dollar.
Pendant la durée du mandat de Mauricio Macri, le peso, monnaie nationale, a perdu les deux tiers de sa valeur face au dollar. Natacha Pisarenko / AP

Tribune. Les marchés ne s’y trompent pas : dans la semaine qui a suivi les « primaires » argentines du 11 août, la Bourse argentine (l’indice Merval) et le peso ont perdu environ un tiers de leur valeur, sanctionnant l’échec politique du président Mauricio Macri, piégé par la mécanique infernale de l’inflation en Argentine. Avec 32 % des voix et 15 points de retard sur son rival péroniste Alberto Fernandez associé à l’ancienne présidente Cristina Fernandez de Kirchner (présidente de 2007 à 2015 après son mari, de 2003 à 2007), le président modéré devrait rendre le pouvoir au kirchnérisme lors des vraies élections présidentielles, le 27 octobre.

En dépit de l’assainissement et de la réouverture de l’économie réalisés par Macri, l’inflation aura été le tombeau de sa présidence. La première année de son mandat, en 2016, avait déjà été difficile : baisse du produit intérieur brut (PIB) de 2 %, accélération de l’inflation de 26 % en 2015 à 41 % en 2016, hausse du chômage… Mais cette dégradation était annoncée, car elle s’explique par le ralentissement des dépenses publiques, qui avaient massivement accru le déficit budgétaire sous l’ère Kirchner, et par l’« ajustement » des tarifs publics maintenus à des niveaux artificiellement bas par les présidences précédentes. 2017 semblait annoncer la fin du tunnel : retour à la croissance, baisse de l’inflation (à 30 % tout de même), reprise de l’investissement… Macri a réglé la question de la dette argentine et des contentieux avec les sociétés étrangères, faisant ainsi revenir les investisseurs internationaux. Quant à sa politique de parité flexible, qui succède au change semi-fixe et au féroce contrôle des changes de l’ère Kirchner, elle favorise la compétitivité des exportations.

Ces résultats permettent à Macri de gagner aisément, fin 2017, les élections de mi-mandat, souvent délicates pour le pouvoir. Mais très vite, le couple infernal inflation-taux de change, particulièrement toxique pour l’Argentine, fera trébucher le président. Il avait hérité du mandat précédent une inflation record de 30 %, alimentée par une spirale prix-salaires parfaitement huilée et protégée par une burlesque politique de trucage de l’indice. L’INSEE argentine (INDEC) annonçait imperturbablement, sur ordre, une inflation à un chiffre alors qu’elle était, en réalité, quatre fois supérieure. Ces pratiques indignes d’un pays du G20 ont d’ailleurs valu à l’Argentine une mise au ban du Fonds monétaire international (FMI). Le nouveau président a rapidement réformé l’INDEC, mis à sa tête un péroniste raisonnable, et rétabli une relation normale avec le FMI.

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