l’inflation fait plonger l’économie iranienne

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Dans une boulangerie de Téhéran (Iran), le 13 juin 2020.

Jusqu’à il y a quelques mois, Farzaneh achetait une fois par semaine de la viande. Or, ces jours-ci, alors que les prix ne cessent de grimper en Iran, cette assistante dans un cabinet dentaire à Téhéran n’en achète qu’une fois tous les deux mois. « La viande est deux fois plus chère aujourd’hui par rapport à l’année dernière. Pareil pour les courses en taxi [collectif], le bus et les loyers. On sera bientôt obligés de déménager dans un appartement plus petit et moins cher », explique cette femme de 35 ans qui vit dans une cité-dortoir à 30 kilomètres de la capitale avec son père retraité et sa mère. Ces jours-ci, elle s’affaire, coûte que coûte, à bien protéger du vol et de la casse son téléphone portable qu’elle a acheté il y a sept ans. « Je sais que si quelque chose lui arrive aujourd’hui, je serai absolument incapable d’en acheter un nouveau », glisse-t-elle.

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Depuis quelques mois, le rial, la monnaie iranienne, ne cesse de plonger face aux devises étrangères. Sa dévaluation s’est accélérée, le 19 juin, après la résolution – la première depuis 2012 – de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rappelant à l’ordre l’Iran.

Selon l’organisation, Téhéran refuse l’inspection de deux sites soupçonnés d’avoir abrité des activités nucléaires non déclarées dans le passé. En ce lundi 29 juin, 1 euro s’achète à 210 000 rials (un record), contre 137 000 il y a un an, soit une dévaluation de 54 %.

Revenus pétroliers en baisse

Souffrant d’une mauvaise gestion de longue date et d’une corruption endémique, l’économie locale est, depuis août 2018, étranglée par le retour des sanctions américaines. Celles-ci ont été déclenchées suite à la sortie unilatérale de Washington de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Depuis bientôt deux ans, la République islamique peine à vendre son pétrole, sa première source de revenus.

A en croire son vice-président, Eshagh Jahangiri, entre mars 2019 et mars 2020 – la dernière année iranienne –, l’Iran n’a vendu que l’équivalent de « 8 milliards de dollars [7,09 milliards d’euros] de pétrole, contre 100 milliards les années d’avant », à cause de l’embargo américain. Les transactions bancaires entre le pays et les banques étrangères en sont devenues presque impossibles, au point que le président, Hassan Rohani, a demandé publiquement à la banque centrale de s’affairer à rapatrier les avoirs en devises bloqués à l’étranger.

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Dans ses efforts pour diminuer les dépenses de sa famille, Farzaneh est loin d’être un cas isolé. L’épidémie de Covid-19 qui a durement frappé l’Iran – le bilan officiel est de 10 500 morts aujourd’hui, chiffre sous-estimé selon les médecins consultés par Le Monde – vient compliquer encore plus sa tâche. Depuis le mois de mars jusqu’à il y a peu, certains secteurs de l’économie nationale ont été obligés d’arrêter pendant des semaines leur activité. Farzaneh, par exemple, n’a pas travaillé pendant trois mois. « On n’a eu que la retraite de mon père pour vivre. Nous avons notamment diminué nos consommations de fruits et commencé à faire du pain à la maison », raconte-t-elle. Désormais, elle n’achète que le riz indien, moins cher que les produits locaux.

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