L’industrie allemande s’enthousiasme pour l’hydrogène

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Le ministre de l’économie Peter Altmaier (au centre) présente la stratégie allemande en matière d’hydrogène, le 10 juin, à Berlin.

C’était l’une des annonces les plus marquantes du plan de relance post-Covid-19 adopté par Berlin en juin : la stratégie hydrogène, qui veut faire de l’Allemagne le « numéro un mondial de cette technologie, » selon les mots du ministre de l’économie, Peter Altmaier. Après des années d’hésitations, le projet allemand a bénéficié du coup de pouce autorisé par la levée des restrictions budgétaires pour cause de crise sanitaire. Le résultat est ambitieux : 7 milliards d’euros seront dépensés pour rendre la technologie apte à être commercialisée ; 2 milliards sont destinés aux partenariats à l’étranger.

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L’objectif est de développer la technologie de l’hydrogène dit « vert » – fabriqué à partir de renouvelables – à une échelle industrielle et, ainsi, devenir un pilier de la transition énergétique en cours outre-Rhin. Il doit permettre à l’Allemagne d’atteindre enfin ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, grâce aux possibilités de stockage et de transport de l’hydrogène, mais aussi d’utilisation directe comme carburant ou matière première. L’idée est aussi d’acquérir un savoir-faire technologique. D’ici à 2030, le pays veut se doter d’usines de production d’hydrogène par électrolyse d’une capacité totale de 5 000 mégawatts. En 2040, cette capacité doit atteindre 10 000 mégawatts.

Des perspectives de croissance

Le projet suscite actuellement un fort enthousiasme dans l’industrie. Les secteurs de la chimie et de l’acier, deux grandes spécialités allemandes très émettrices de CO2, pourraient trouver leur salut dans la molécule H, face à la pression de décarbonation de leur production imposée par l’Union européenne (UE). Certains groupes ont déjà pris de l’avance : le groupe d’acier Salzgitter (Basse-Saxe) s’est ainsi équipé en août d’une « électrolyse à haute température », qui permet de fabriquer de l’hydrogène vert à partir de vapeur d’eau et d’électricité. Le groupe ambitionne de remplacer à terme le charbon de ses hauts-fourneaux par de l’hydrogène dans la prochaine décennie.

Les groupes énergétiques traditionnels, obligés de se séparer du charbon et du nucléaire, y voient aussi d’intéressantes perspectives de croissance. Uniper (ex-E.ON) exploite depuis quelques années deux installations pilotes de transformation d’électricité issue de l’éolien en hydrogène stocké ensuite dans le réseau gazier, à Falkenhagen, dans le Brandebourg, et à Hambourg.

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Mais la maturité économique est encore lointaine. Un problème central est la disponibilité de la « matière première. » L’Allemagne ne fabrique pas suffisamment d’énergies renouvelables sur son sol pour nourrir une grosse production d’hydrogène. Et son électricité est déjà une des plus chères d’Europe. Avec la perte induite par le processus de transformation, l’hydrogène est pour l’instant une énergie de luxe. L’ambition est donc d’équiper des pays partenaires en électrolyses, alimentées par une production d’énergies renouvelables sur place, par exemple issues des panneaux solaires. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Sud pourraient ainsi devenir exportateurs d’hydrogène vert, qui couvrirait la plus grosse partie des besoins futurs de l’Allemagne. Ce volet, encadré par le ministère du développement, n’en est encore qu’à ses débuts.

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