L’Inde, ce partenaire précieux de la France qui dérive vers l’autoritarisme

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La diplomatie française semble ménager son allié stratégique et économique, qu’elle qualifie de « plus grande démocratie du monde ». A-t-elle pris acte que la communauté de valeurs qui unissait les deux pays s’est fissurée depuis l’arrivée au pouvoir de Modi ?

Par Publié aujourd’hui à 06h00

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Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi, à l’Elysée, le 3 juin 2017.
Emmanuel Macron et le premier ministre indien Narendra Modi, à l’Elysée, le 3 juin 2017. Kamil Zihnioglu / AP

Analyse. Les diplomates français sont devenus en Inde des maîtres yogis. Des maîtres de la souplesse, et parfois même de la contorsion. Depuis l’arrivée au pouvoir du nationaliste hindou Narendra Modi, en 2014, et la montée de l’extrémisme hindou, la France a choisi de défendre ses intérêts, quitte à mettre en sourdine certaines de ses valeurs pour sauver un partenariat précieux. L’Inde est un allié de la France, comme en atteste l’invitation lancée par Emmanuel Macron au premier ministre indien pour assister, fin août, en France, au sommet du G7. Elle est même l’un de ses rares alliés dans une région du monde menacée par l’expansionnisme chinois et qui défend, comme elle, le principe de « la liberté de navigation » ainsi qu’un ordre international régi par des règles communes.

L’Inde est aussi un partenaire important dans la lutte contre le réchauffement climatique, au moins dans ses discours et ses intentions, et, à ce titre, une force d’entraînement pour d’autres pays pauvres ou émergents. Elle est enfin une terre promise en matière de grands contrats. Si on empilait tous les protocoles d’accord ou projets de contrats signés par la France à Delhi en matière d’armement ou de centrales nucléaires, on pourrait grimper jusqu’à la Lune. Plus les grands contrats sont retardés, plus ils s’accumulent, et plus l’Inde est courtisée. Les plus enthousiastes parlent généralement de l’Inde au futur, les plus pessimistes en parlent au présent.

Derrière le poncif de la « plus grande démocratie du monde » répété par chaque chef d’Etat étranger en visite à New Delhi se cache cependant une nouvelle Inde. Le pays n’est plus le même allié qu’en 1997, lorsqu’il a signé avec la France un partenariat stratégique. La communauté de valeurs qui cimentait les deux pays – un certain attachement au pluralisme, à la liberté d’expression et au sécularisme, quoique radicalement différent de notre laïcité – s’est fissurée. Avec l’arrivée de M. Modi au pouvoir, cette nouvelle Inde est passée dans le camp des démocraties illibérales.

L’ambiguité de Modi

Une nouvelle réalité qui n’est pas si facile à observer derrière les faux-semblants du nouveau régime en place. Car, contrairement à M. Orban ou à M. Poutine, M. Modi porte les habits d’un démocrate qui ne parle que de paix et d’harmonie dans le monde. Un peu comme si un fabricant de pesticides défendait l’agriculture biologique. L’ambiguïté est le trait de personnalité qui le caractérise le mieux. Le dirigeant indien n’ordonne pas le lynchage des musulmans, il laisse aux nervis extrémistes le soin de s’en occuper avec, dans certains cas, la complicité de la police.

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