L’humour britannique à l’épreuve du Brexit

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Confrontés au blocage des longues négociations du Brexit, les Britanniques se raccrochent à leur arme secrète, l’autodérision.

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 06h04

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Manifestants anti-Brexit devant le Conseil européen, jeudi 21 mars.
Manifestants anti-Brexit devant le Conseil européen, jeudi 21 mars. Frank Augstein / AP

Un homme politique tient un mégaphone à la main et harangue la foule lors d’un discours en faveur du Brexit. « Nous n’avons pas besoin de faire partie d’une Union européenne [UE] en plein échec. Nous pouvons échouer tout seul ! » Le dessin, signé du merveilleux caricaturiste Jeremy Banks, dit « Banx », du Financial Times, est l’une des milliers de saillies humoristiques qui entourent le Brexit.

Face aux débats sans fin sur la sortie de l’UE et à l’absurde spectacle de la Chambre des communes incapable de se mettre d’accord avec la première ministre Theresa May, il ne reste plus aux Britanniques qu’à en rire.

L’autodérision, spécialité locale, est devenue la dernière soupape de sécurité d’une population sous pression. « C’est ce que nous faisons en tant que Britanniques, nous rions, explique M. Banks. Mais c’est un rire teinté de désespoir. Quand la situation est trop catastrophique pour en faire une tragédie, il ne reste qu’à faire des blagues. » Son confrère du Guardian, le très mordant Steve Bell, confirme : « Le Brexit est source de désespoir, mais aussi de moqueries sans fin. »

Le rire, un bon filon

Depuis bientôt trois ans, les caricaturistes s’en donnent donc à cœur joie. Facebook est rempli de sketches, Twitter adore, les émissions humoristiques à la télévision y reviennent sans cesse. Un jeu de cartes sur les « fake news » a été réalisé (« En France, il est interdit d’appeler son cochon Napoléon, vrai ou faux ? » ; « Merkel a demandé que l’armée européenne soit dirigée par l’Allemagne, vrai ou faux ? »).

« Cher John. Je te quitte, tout en restant aligné dans la plupart des domaines. Je rentre vers 18 heures. Signé : Mary »

Les éditions Penguin ont flairé le bon filon. Elles ont publié un recueil des meilleures caricatures. Florilège. Deux femmes passent devant un vieux monsieur assis, l’air hagard : « Mon père a fait la bataille pour la direction du parti conservateur. Il ne parle jamais de ce qu’il y a vu. » Autre exemple : un homme rentre chez lui et prend la note qu’il trouve sur la table de l’entrée : « Cher John. Je te quitte, tout en restant aligné dans la plupart des domaines. Je rentre vers 18 heures. Signé : Mary. »

Les mêmes éditions Penguin ont aussi publié le très pince-sans-rire The Story of Brexit. Ce livre fait partie de la collection « Ladybird Books for Grown-ups » (« livres Ladybird pour adultes »), une parodie de livres d’enfants, lancée bien avant le Brexit. Jason Hazeley, son coauteur, expliquait au Guardian que l’idée d’en dédier une version à la sortie de l’UE est venue d’une très forte demande du public. « Nous avons passé un an et demi à arpenter les festivals de littérature, et les gens nous demandaient sans cesse : “Quand est-ce que vous en faites un sur le Brexit ? On a fini par en conclure que c’était la volonté du peuple ! »

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