l’hommage de Pau à ses hommes tués au Mali

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A Pau, mardi 26 novembre.
A Pau, mardi 26 novembre. GAIZKA IROZ / AFP

Quand la foule s’est dispersée, ils sont restés là, immobiles dans leurs tenues impeccables : sept portraits géants de militaires, alignés devant la mairie de Pau (Pyrénées-Atlantiques) et ses drapeaux en berne. Jeunes pour la plupart (entre 22 ans pour le maréchal des logis Antoine Serre et 43 ans pour le sergent-chef Andreï Jouk), et rattachés à la base de Pau-Uzein, ces hommes ont été tués dans l’accident d’hélicoptères qui a fait treize morts, lundi 25 novembre, dans le centre-est du Mali. C’est pour leur rendre hommage qu’un millier de personnes se sont réunies, le 26 au soir, à l’appel de François Bayrou.

« Ils sont des nôtres, ils sont les nôtres. » Le maire (MoDem) de la cité béarnaise a dit sa reconnaissance et son admiration pour les soldats morts au combat, en évoquant les liens qui unissent Pau à ses militaires, présents dans la ville depuis le début du XXsiècle. Il a rappelé que l’agglomération compte, notamment, la plus grande base d’hélicoptères de combat d’Europe et un régiment d’hélicoptères des forces spéciales, mais aussi l’Ecole des troupes aéroportées et les archives de l’armée.

Lire : Crash d’hélicoptères au Mali : qui sont les treize soldats français tués ?

« Pour nous, c’est une présence de chaque jour et une fierté de chaque jour », a ajouté M. Bayrou, devant une assistance parfaitement silencieuse. « Nous avons bien l’intention, a-t-il affirmé, de serrer dans nos bras » les familles de ces militaires qui laissent derrière eux huit jeunes enfants et un encore à naître : celui du lieutenant Pierre Bockel, 28 ans, fils du sénateur UDI du Haut-Rhin Jean-Marie Bockel, plusieurs fois ministre et secrétaire d’Etat, notamment à la défense et aux anciens combattants. Puis, la voix brisée, François Bayrou a égrené les patronymes de ces hommes, tandis que la foule ponctuait chaque nom d’un vibrant « Mort pour la France ».

Comme s’il fallait serrer les rangs

Ensuite, même après que le gros de la foule s’est retiré, les derniers participants sont restés longtemps devant les visages des hommes disparus. Comme s’ils n’arrivaient plus à s’en aller, comme s’il fallait serrer les rangs. Séraphin a reçu un bref coup de fil de son frère, actuellement en mission au Mali. Ce Palois de 33 ans, originaire du Congo est un peu rassuré, mais visiblement secoué :

« Ça interpelle chacun d’entre nous. Ici, les militaires sont aimés, ils donnent d’eux-mêmes et ils rassurent. »

Beaucoup de soldats de la base étaient venus en uniforme, mais d’autres, comme Mehdi, arboraient des vêtements civils. Agé de 34 ans, cet officier a été commandant d’unité au Mali, entre 2017 et 2019. Il a « rendu », en juin, l’une des deux escadrilles Cougar stationnées dans le pays, avant de revenir en France pour suivre les cours de l’école d’état-major. « Quand j’ai appris leur mort, affirme-t-il, j’ai d’abord ressenti une forme de sidération, puis une tristesse immense. Je pense à leurs familles. » Il a bien connu le capitaine Nicolas Mégard, qui a commandé une escadrille d’hélicoptères d’appui et de protection en même temps que lui, au Mali. « Un homme très impliqué, passionné par son métier et humainement bien », dit-il de ce soldat de 35 ans, père de trois enfants, qui effectuait sa cinquième mission au Mali en quatre ans.

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