L’Himalaya physique et spirituel du photographe Naoki Ishikawa

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Publié aujourd’hui à 07h30

Contempler l’Himalaya, c’est se confronter à soi-même. Physiquement, parce qu’il faut, pour s’y rendre, traverser un espace liminal inaccessible au commun des mortels, muant de forêts tempérées en rivières tumultueuses et de prairies infinies en glaciers déchiquetés, sans que le passage de l’un à l’autre s’effectue en toute conscience. Spiri­tuellement aussi, parce que, à l’altitude atteinte, « on revit, comme si l’on changeait de corps », explique Naoki Ishikawa.

Agé de 43 ans, ce photographe natif de Tokyo parle d’une expérience « tellement forte » qu’il ne peut plus se passer de la connaître une fois par an au moins. « Quand je suis là-haut, je vis les choses beaucoup plus ­intensément, dit-il, et si durant l’année écoulée, j’ai perdu mon équilibre intérieur, les montagnes me le font retrouver. » C’est à l’âge de 20 ans que ce grand voyageur a découvert les joies de ce qu’il appelle « l’exploration verticale ». Il a découvert l’inconnu en grimpant vers le ciel. Un inconnu « qui ne s’intéresse pas à l’Homme » mais auquel l’Homme s’intéresse aujourd’hui de très près.

Le plus jeune à gravir les sept sommets

Il y avait d’ailleurs bien longtemps que l’Himalaya n’avait pas été aussi disputé. Par la Chine, qui s’est livrée au printemps à plusieurs poussées expansionnistes en Inde, dans les provinces du Ladakh et du Sikkim, puis à des revendications inédites de souveraineté au Bhoutan, dans la réserve naturelle de Sakteng, frontalière de l’État indien de l’Arunachal Pradesh. Par l’Inde également, qui a montré ses muscles et lancé ses soldats en juin dans des corps à corps sanglants avec l’armée chinoise afin de signifier à celle-ci qu’elle ne céderait pas « un pouce » du toit du monde.

Par le Népal, enfin, qui s’est offert au début de l’été l’une de ces crises politiques dont il a le secret, ses dirigeants pro-Chine ayant publié une nouvelle carte ­officielle intégrant des confettis territoriaux que l’Inde considère siens, les pro-Inde accusant les précédents d’ingratitude envers un géant qui, de manière intéressée, maintient le Népal sous perfusion depuis des lustres.

Le sommet Ama Dablam vu depuis la vallée de Pheriche (Népal).

Naoki Ishikawa propose une lecture d’une subtilité toute japonaise de ces soubresauts. Il avance qu’à plus de 6 000 mètres d’altitude, n’importe quel individu comprend que « sa façon de penser n’est qu’une parmi une multitude ». C’est du reste pour mieux appréhender cette « diversité du monde » que ce photographe alpiniste s’échine à fréquenter « le sommet de la Terre ».

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