L’expulsion collective de familles albanaises déboutées du droit d’asile sème l’émoi

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Des Albanais dont les demandes d’asile ont été refusées en France sont rapatriés par avion à l’aéroport de Tirana, en juillet 2017.
Des Albanais dont les demandes d’asile ont été refusées en France sont rapatriés par avion à l’aéroport de Tirana, en juillet 2017. AFP

« Ils m’ont arraché ma fille de 4 ans, j’ai peur pour elle. » Au téléphone, la voix de Florina est inquiète. Cela fait plus d’une semaine que cette mère de 30 ans a été séparée de sa fille et de son mari, tous deux expulsés en Albanie avec huit autres familles en situation irrégulière.

Au total, ce sont 31 personnes qui ont été renvoyées depuis Toulouse jusqu’à Tirana le 28 janvier, grâce à un avion affrété par l’agence européenne de garde-frontières Frontex.

Florina est arrivée en France il y a trois ans et demi, avec sa fille et son mari. Ils ont échoué à obtenir l’asile, comme c’est le cas dans 83 % des cas pour les ressortissants de cet Etat des Balkans, seconds demandeurs en France derrière l’Afghanistan, avec plus de 8 000 requêtes en 2019. Ils ont alors fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF), à laquelle ils ne se sont pas pliés. « On était bien intégrés, défend Florina. J’accompagnais ma fille aux sorties scolaires. Elle allait à la danse le mercredi et mon mari avait une promesse d’embauche aux abattoirs. »

L’OQTF a été mise à exécution lundi 27 janvier, alors que Florina et son mari s’étaient rendus à la brigade de gendarmerie de Langogne (Lozère) pour pointer dans le cadre d’une assignation à résidence. Lorsqu’ils ont été informés de leur expulsion, Florina a fait un malaise. Enceinte de quatre mois, elle a été hospitalisée tandis que « la gendarmerie a accompagné le papa à la sortie de l’école maternelle où leur petite fille, Amelia, est scolarisée », retrace Patricia Grime, de l’association Réseau éducation sans frontières (RESF 48).

La directrice de l’école, Fabienne Deniset, se souvient d’avoir vu le père arriver à l’heure de la sortie des classes, autour de 16 h 30. « Trois gendarmes se trouvaient dans leur fourgonnette, on ne pouvait pas les louper, explique-t-elle. Je suis allée les voir pour leur demander ce qu’il se passait. Ils m’ont dit qu’un avion avait été affrété pour l’Albanie, le lendemain. »

Peu familière de ce genre de situation, la directrice explique avoir finalement « convaincu le père d’amener sa fille vers la camionnette des gendarmes parce qu’il était bien précisé dans les papiers qu’il détenait que la famille ne serait pas séparée. On lui a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Et, auprès de la petite, on a essayé de dédramatiser en parlant d’un voyage ».

Le père et la fille ont été conduits au centre de rétention administrative (CRA) de Toulouse et renvoyés le lendemain, alors que la mère est restée en France. Un certificat médical expliquait que son état ne l’« autoris[e] pas à voyager ».

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