l’excuse britannique est un peu facile

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Les dirigeants européens sont restés unis durant toute la négociation du divorce avec Londres, mais ils n’ont pas surmonté leurs divisions par ailleurs, analyse la correspondante du « Monde » à Bruxelles, Cécile Ducourtieux.

Par Cécile Ducourtieux Publié aujourd’hui à 01h38

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A un mois des élections européennes et alors que les sondages prédisent une abstention record, notamment en France, il faut bien l’avouer : l’Europe ne fait pas rêver.

Le bilan de la Commission Juncker n’est pourtant pas mauvais : l’institution a surmonté la crise grecque, proposé des avancées sur la fiscalité, la protection des citoyens (lanceurs d’alerte, nouvelles barrières commerciales) ou le social (révision de la directive sur le travail détaché). Mais, au Conseil, les dirigeants européens n’ont pas toujours suivi le mouvement : ils ont piétiné sur la migration, la convergence économique et fiscale. Et, depuis trois ans, ils sont très occupés par le Brexit.

Doit-on attribuer cette apathie aux seuls Britanniques ? Ce serait trop facile. Vont-ils gripper la machine communautaire s’ils restent dans l’Union européenne (UE) au-delà des élections de mai ? Rien ne permet non plus de l’affirmer.

Opérons un petit retour en arrière, jusqu’au 24 juin 2016. La veille, les Britanniques ont voté, à près de 52 %, pour quitter l’UE. Le choc est énorme sur le continent. Dans un sursaut d’unité peu commune, les Vingt-Sept décident une ligne de conduite très ferme à l’égard de Londres : le Brexit aura un coût. Impossible de quitter l’UE en conservant les avantages du club. Conscients du danger couru par leur construction commune, ils relancent aussitôt une réflexion sur le futur de l’Europe, organisent des sommets à Vingt-Sept (Bratislava en septembre 2016, Tallinn en septembre 2017), mettent en scène des anniversaires (les 60 ans du traité de Rome, en mars 2017). Ces rendez-vous ne sont pas stériles : les Européens s’accordent sur la priorité à accorder au renforcement des frontières extérieures de l’UE, ils osent enfin aborder la nécessité d’une défense commune.

Eviter la contagion des « exit »

Mais ces grands-messes médiatiques sont surtout destinées à serrer les rangs, à éviter la contagion des « exit » sur le continent. La preuve : Emmanuel Macron se retrouve vite isolé sur sa volonté de réformes, notamment de la zone euro (budget commun, etc.).

Première puissance économique continentale, l’Allemagne s’accommode très bien du statu quo. Les Néerlandais ne veulent pas entendre parler de solidarité financière avec les pays du Sud. Toujours membre de l’UE mais hors zone euro, le Royaume-Uni est tenu éloigné des discussions.

Il n’y a guère qu’à propos de la liste européenne des paradis fiscaux que les Britanniques ont fait de la résistance, pour protéger les îles anglo-normandes

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