l’ex-premier ministre Najib Razak devant les juges

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La justice enquête sur le pillage du fonds souverain 1MDB. L’ex-homme fort du pays, vaincu par les urnes en mai 2018, plaide non coupable.

Par Harold Thibault Publié aujourd’hui à 15h24

Temps de Lecture 8 min.

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Najib Razak, le 3 avril devant le tribunal de Kuala Lumpur.
Najib Razak, le 3 avril devant le tribunal de Kuala Lumpur. MOHD RASFAN / AFP

C’est le procès de l’une des grosses affaires de corruption de l’histoire qui s’est ouvert, mercredi 3 avril, à Kuala Lumpur. Une affaire aux accents éminements politiques, puisque l’actuel premier ministre, Mahathir Mohamad, 93 ans, est revenu en mai 2018 au pouvoir sur la promesse de faire la purge des détournements de son prédécesseur, Najib Razak.

Il y a dix ans jour pour jour ce mercredi, Najib prenait la tête du gouvernement malaisien. Son ère aura été marquée par une prévarication hors norme. Des enquêtes ont depuis été ouvertes aux quatre coins du monde : aux Etats-Unis, à Singapour et Hongkong, aux Seychelles, en Suisse ou encore en France, à chaque fois en lien avec un fonds créé par le premier ministre d’alors, officiellement pour porter le développement économique du pays. Selon la justice américaine, l’équivalent de 4 milliards d’euros a été siphonné du fonds, 1Malaysia Development Berhad, ou 1MDB.

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Ce premier procès ne porte « que » sur le détournement de 9,1 millions d’euros d’une branche de ce fonds, baptisée SRC International, vers les comptes personnels de Najib. Au total, l’équivalent de 620 millions d’euros auraient ainsi atterri sur ses comptes – ce qu’il a présenté comme de généreuses donations issues de la famille royale saoudienne.

« Calomnie » et « revanche »

Devant la cour, l’ex-premier ministre était attendu mercredi par ses partisans, qui criaient « Longue vie à Najib ! » et avec lesquels il a brièvement prié. « L’accusé n’est pas au-dessus des lois et les poursuites à son encontre et ce procès devraient servir d’avertissement pour tous les prochains détenteurs de cette auguste fonction », a lancé en ouverture le procureur général –équivalent du ministre de la justice en Malaisie – Tommy Thomas, selon qui Najib avait « un pouvoir quasi absolu ». L’homme de 65 ans a plaidé non coupable, puis quitté la cour sous les « Allahou akbar, Bossku » (Dieu est grand, patron) de ses partisans.

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Depuis qu’il a été mis en examen, Najib tente tant bien que mal de mobiliser ses soutiens, même si l’opinion s’est détournée de lui et de son système, comme l’illustra sa défaite électorale en mai 2018. Il dénonce une affaire politique. Il n’a pas hésité ces derniers mois à porter un sweat-shirt à capuche « Malu apa bossku », « Pas de quoi avoir honte, patron » et est même allé en studio enregistrer une reprise d’un hit R’n’B des années 1970 des Manhattans, Kiss and Say Goodbye, en remplaçant les paroles : « Alors que je me suis battu sans répit pour le peuple que j’aime et qui m’est cher. Mais que puis-je y faire ? », avant de dénoncer « la calomnie et la revanche ».

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