« Levons les obstacles qui se dressent devant l’aide humanitaire »

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A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, lundi 19 août, le président d’Action contre la faim appelle à une « répartition plus équitable » des financements de l’aide solidaire, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 19 août 2019 à 00h21 Temps de Lecture 3 min.

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Le 19 août 2019, les navires de sauvetage qui parcourent la Méditerranée sont allés à la recherche des âmes perdues de la Terre. Une journée de plus à répondre aux messages qui permettent de repérer les embarcations en danger. Une journée de plus à négocier la possibilité de faire débarquer les personnes après les avoir secourues. Mais une journée hautement symbolique.

Il y a seize ans, le 19 août 2003, un attentat à l’explosif ravage le siège des Nations unies, à Bagdad, tuant 22 personnes, dont le représentant des Nations unies en Irak, M. Sergio Vieira de Mello. En 2008, l’Assemblée générale de cette même organisation votera la résolution A/RES/63 139 instaurant « une journée mondiale de l’aide humanitaire » qui sera commémorée chaque jour anniversaire de l’attentat de Bagdad.

Ainsi, cette journée retentit non comme une célébration des milliers de vies sauvées, mais comme un rappel des dangers et obstacles qui se dressent désormais devant les démarches de solidarité. Paradoxe d’un secours humanitaire de plus en plus exposé au risque d’empêchement. La violence physique qu’encourent aujourd’hui les acteurs de l’aide humanitaire résulte de mécanismes multiples d’essences politique, religieuse, mafieuse. Mais cette violence ne constitue pas le seul paramètre pouvant conduire à la paralysie. Ce sont les agences spécialisées des Nations unies et les ONG internationales qui engagent la quasi-totalité des financements, obtenus pour trois quarts des gouvernements et pour un quart des particuliers.

Les ONG sont parfois les seules à pouvoir se déployer sur des terrains de crise quand la violence est à son apogée ou quand les gouvernements locaux sont rétifs à l’interventionnisme étranger

Le Sommet humanitaire mondial, qui s’est tenu à Istanbul en mai 2016, a, parmi ses recommandations, rappelé l’impérieuse nécessité d’augmenter fortement les volumes financiers alloués aux ONG, parfois les seules à pouvoir se déployer sur des terrains de crise quand la violence est à son apogée (Syrie, Irak, Yémen) ou quand les gouvernements locaux sont rétifs à l’interventionnisme étranger (Birmanie, Corée du Nord, Inde). Le geste humanitaire doit admettre le rôle primordial de la solidarité de proximité. Le 19 août est donc d’abord l’occasion de faire le vœu d’une répartition plus équitable des financements et à y être attentif.

L’attentat de Bagdad est survenu après une période que l’on pourrait qualifier de « décennie de la confusion ». Les conflits en Somalie, en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, la première guerre d’Irak (1990-1991) ont parfois installé des agences des Nations unies et, par opportunisme financier, des ONG, dans des approches, alliances et positionnements opérationnels qui les ont fait apparaître comme ne respectant pas les principes cardinaux revendiqués par les humanitaires : neutralité, impartialité et indépendance.

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