l’Europe se veut moins « naïve » face aux ambitions économiques chinoises

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La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, à Bruxelles, le 29 mai.

Aujourd’hui, la Commission européenne, que sa présidente Ursula von der Leyen veut « géopolitique », ne veut plus être taxée de « naïve » face à la Chine qui a avancé ses pions partout dans le monde et face aux géants du numérique américains qui se sont imposés à la planète entière. Dans les mots, c’est indéniable, l’exécutif communautaire a fait sa révolution. Il parle désormais d’« autonomie stratégique », de « souveraineté », d’une Europe « puissance » qui ne serait plus ouverte à tous les vents.

Reste à donner du corps à ces déclarations. C’est dans ce contexte qu’il faut lire la présentation que devaient faire, mercredi 17 juin, Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence, et Thierry Breton, son homologue au marché intérieur, de leurs projets pour mieux armer l’Europe contre les entreprises étrangères dopées aux subventions publiques.

Distorsions

Le constat est simple : l’Union ne peut à ce jour rien contre les entreprises qui, parce qu’elles bénéficient de larges aides publiques d’un pays tiers, créent des distorsions de concurrence sur le marché unique. Et profitent éventuellement de cet avantage compétitif déloyal − les sociétés européennes sont interdites d’aides d’Etat − pour gagner des parts de marché avec une politique de bas prix, investir massivement sans contrainte de rentabilité, racheter des concurrents ou remporter des appels d’offres pour des marchés publics.

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« Il y a 2 000 milliards d’euros par an d’appel d’offres pour des marchés publics en Europe, c’est 15 % du PIB. Et nous n’avons aucun instrument pour être sûrs que les entreprises qui concourent le font à armes égales, explique Thierry Breton. En ces temps de crise du coronavirus, où l’on va déverser beaucoup d’argent public pour soutenir les investissements et les entreprises, ce n’est plus possible. Il faut arrêter d’être naïfs ! » D’autant qu’en termes d’accès aux marchés publics, la réciprocité n’existe pas. « En 2007, le président Sarkozy voulait qu’on s’attaque à l’absence de réciprocité dans les marchés publics. Treize ans après, on en discute encore », rappelle l’avocat Olivier Prost, associé au bureau de Bruxelles du cabinet Gide.

« Les “routes de la soie”, c’est l’équivalent de la route des Indes britannique puissance 15 » Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères

Même si elle s’en défend, la Commission vise d’abord les groupes chinois, à qui la crise de 2008 a permis de s’implanter à bas prix en Europe, notamment dans les pays du sud. Le rachat du port du Pirée par le géant paraétatique Cosco, dès 2008, en est une illustration. « Les “routes de la soie”, c’est l’équivalent de la route des Indes britannique puissance 15 », juge l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, invité d’une conférence organisée il y a peu par le cabinet d’avocats Gide.

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