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Tribune. « Ainsi se réunit ce qui n’a jamais fait qu’un » : tous les Allemands connaissent cette phrase de l’ancien chancelier Willy Brandt (1913-1992). Nous l’avons toujours associée assez naturellement à la réunification, il y a trente ans [le 3 octobre 1990], des deux parties de notre pays, déchirées par le Mur et les barbelés. Mais, à y regarder de plus près, on peut douter que Willy Brandt ait uniquement pensé à l’Allemagne. Dès le lendemain de la chute du Mur, il disait que nous assistions à « quelque chose de grand, (…) à la réunification des parties de l’Europe ».
L’unité allemande, l’unification européenne : les deux restent indissociables. A Leipzig, à Dresde et dans de nombreux autres lieux d’Allemagne de l’Est, des centaines de milliers de personnes ont manifesté pour la liberté. Mais en Europe centrale et en Europe de l’Est aussi, partout, des femmes et des hommes sont descendus dans la rue et, grâce à leur soif de liberté, ont écrasé les murs et les fils barbelés. Nous ne l’oublierons jamais. Et si nos partenaires européens, les Etats-Unis et les dirigeants de l’Union soviétique de l’époque n’avaient pas placé leur confiance en une Allemagne pacifique et européenne, la réunification aurait été impossible politiquement.
Communauté de valeurs
C’est pourquoi notre gratitude pour l’unité allemande est toujours inséparable de la ferme conviction que l’avenir de l’Allemagne ne peut résider que dans une Europe véritablement unie. C’est la seule réponse définitive à la « question allemande » qui a si souvent et si douloureusement préoccupé l’Europe au cours du siècle dernier.
« Davantage d’Europe » : cela n’a jamais été le prix que nous avons payé pour la réunification européenne, ce fut au contraire une conquête historique supplémentaire. Il est on ne peut plus logique que « l’édification d’une Europe unie » ait été inscrite dans l’article de notre Constitution qui proclamait autrefois la quête de la réunification de l’Allemagne. Les grandes étapes sont bien connues aujourd’hui : la création de l’Union européenne (UE) par le traité de Maastricht [1992], l’Union économique et monétaire, notre actuel traité de Lisbonne [2007] et surtout, l’adhésion des Etats d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, dont la soif de liberté et l’énergie ont donné un élan décisif à la poursuite de la construction européenne, non seulement comme marché unique, mais aussi comme communauté de valeurs. A chacune de ces étapes, les liens étroits et empreints de confiance qui caractérisent la coopération franco-allemande se sont avérés décisifs.
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