l’Europe cherche sa voie pour moins dépendre de l’étranger

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Le campement des ouvriers d’une mine de platine à Marikana, près de Rustenburg en Afrique du Sud, le 15 mai.

C’est devenu une sorte de mantra à Bruxelles. La quête d’une autonomie stratégique et la fin de la naïveté qui doit l’accompagner sont désormais au cœur du discours de la Commission européenne. Jeudi 3 septembre, l’exécutif communautaire a annoncé une batterie de mesures qui doivent permettre aux Vingt-Sept d’être moins dépendants face au reste du monde, et notamment de la Chine, en matière de métaux stratégiques, ceux-là même sans lesquels aucune transition écologique ou numérique n’est possible.

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« Entre 75 % et 100 % de la plupart des métaux que nous utilisons proviennent de pays non-membres de l’Union européenne [UE], la Chine fournit 98 % de notre approvisionnement en terres rares [utilisés pour certaines technologies numériques et indispensables dans l’énergie éolienne et solaire] », a prévenu l’un des vice-présidents de l’exécutif européen, Maros Sefcovic, appelant les Européens à « prendre conscience de la dure réalité ». Autres statistiques inquiétantes : la Turquie fournit 98 % du borate, produit clé pour la fabrication des produits ignifuges et d’aimants permanents, que l’UE consomme. L’Afrique du Sud, quant à elle, couvre 71 % des besoins du Vieux Continent en platine.

Des activités réputées sales

Et, à l’avenir, cette dépendance risque de s’accroître considérablement : « Rien que pour les batteries des voitures électriques et le stockage énergétique, l’Europe aura besoin, par exemple, de 18 fois plus de lithium d’ici à 2030 et jusqu’à 60 fois plus d’ici à 2050 », a poursuivi M. Sefcovic, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

Lire la tribune : Didier Julienne : « La guerre du lithium n’aura pas lieu »

Dans ce contexte, la Commission s’apprête à lancer une Alliance européenne des matières premières, qui doit permettre à différents acteurs répartis sur le territoire européen d’allier leurs forces pour développer sur le Vieux Continent une capacité de production et de transformation de ces métaux stratégiques. Elle regroupera des entreprises minières, qui les utilisent, des acteurs qui les recyclent, ou veulent le faire, des ONG mais aussi des syndicats, les régions qui sont concernées ou encore la Banque européenne d’investissement.

« Il y a beaucoup de ressources en Europe », a précisé Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur, citant, entre autres, la bauxite, le cobalt ou encore le lithium. Mais le potentiel européen est loin d’être exploité. « Des matériaux extraits en Europe, comme le lithium, doivent quitter l’Europe pour être transformés faute de capacités sur le continent », regrette un haut fonctionnaire. Entre les investissements lourds qui sont nécessaires, les temps de délivrance des permis et une opinion publique souvent hostile à des activités réputées sales, les acteurs potentiels sont souvent découragés d’aller plus loin. Des freins que la Commission aura du mal à éradiquer.

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