L’Europe centrale en passe de gagner sa bataille contre le Covid-19

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Reprise du ski sur les pistes de Kanin, en Slovénie, le 17 mai, après l’annonce par le gouvernement de la fin de l’épidémie dans le pays.
Reprise du ski sur les pistes de Kanin, en Slovénie, le 17 mai, après l’annonce par le gouvernement de la fin de l’épidémie dans le pays. BORUT ZIVULOVIC / REUTERS

L’annonce se voulait avant tout symbolique. Jeudi 14 mai, la petite Slovénie, à l’ouest des Balkans, a été le premier pays d’Europe à décréter la victoire contre le Covid-19. « La Slovénie a la meilleure situation clinique en Europe, ce qui nous permet de mettre fin à l’état épidémique », a affirmé le premier ministre, Janez Jansa, un conservateur proche de son homologue nationaliste hongrois, Viktor Orban. Avec moins de dix nouveaux cas détectés par jour depuis début mai, cette nation de 2 millions d’habitants a été la première à annoncer la sortie de l’état d’urgence et la fin de la plupart des mesures de contrôle, comme la fermeture des frontières.

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Moins de trois jours plus tard, le gouvernement slovène est partiellement revenu dimanche 17 mai sur ces annonces, expliquant que des contrôles seraient finalement maintenus aux frontières. Cette réouverture avait entre-temps été critiquée par les spécialistes, comme l’infectiologue Bojana Beovic, présidente du groupe d’experts chargé de conseiller le gouvernement. « La situation dans d’autres pays européens n’est pas comparable et nous avons peur d’une seconde vague », explique-t-elle, en rappelant par ailleurs que la fin de l’état d’urgence « est d’abord une décision politique » qui ne signifie pas encore la fin de l’épidémie.

Seulement 28 morts en Slovaquie

Ce cafouillage slovène ne dément pas pour autant le tableau général. Un peu plus de deux mois après l’explosion de l’épidémie de Covid-19 sur le Vieux Continent, l’Europe centrale et orientale est en passe d’avoir vaincu la maladie, avec à peine plus de 3 000 morts pour l’ensemble des « ex-pays de l’Est » membres de l’UE. Avec un taux de 0,5 mort pour 100 000 habitants en Slovaquie à 5,6 morts pour 100 000 habitants en Roumanie, les pays de la région sont loin derrière l’Espagne (59 morts pour 100 000 habitants), l’Italie (53), la France (42) et même l’Allemagne (10). Cette différence est d’autant plus significative que beaucoup craignaient au départ que leur population âgée et leurs systèmes sanitaires parfois déficients les conduisent à la catastrophe.

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« En Slovénie, nous avons été chanceux de prendre des mesures de restriction très tôt, le pic a été atteint dès la fin de mars. Cela a été difficile, mais nous nous attendions à bien pire », explique Mme Beovic. La Slovénie partage pourtant une frontière commune avec l’Italie. Mais, contrairement à la France, au Royaume-Uni ou à l’Espagne, les pays de la région n’ont pas attendu que des clusters se forment sur leur territoire avant de limiter la liberté de circulation. L’exemple le plus spectaculaire est la Slovaquie qui n’a compté que 28 morts et enregistre désormais moins de cinq cas par jour. Le pays a rendu les masques obligatoires dès la mi-mars et fermé quasi hermétiquement ses frontières, imposant même à ses citoyens de retour de l’étranger de se mettre en quarantaine dans des centres. Le pays a profité aussi de son isolement, ne comptant aucun aéroport majeur sur son territoire.

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