L’euro ne s’est pas imposé comme une monnaie internationale

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Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, le 11 février 2020.

Depuis un mois, avec le rebond de la Bourse et des marchés financiers, les capitaux reviennent vers la zone euro. Mais les deux premiers mois de la pandémie en Europe ont mis en évidence la faiblesse de la monnaie unique. Pendant cette période de panique, les capitaux du monde entier sont partis vers le dollar, qui reste plus que jamais la monnaie reine.

Mardi 9 juin, la Banque centrale européenne (BCE), qui a publié son rapport annuel sur le rôle international de la monnaie unique, est venue confirmer en creux ce constat. Ce document se penche sur l’année 2019, avant la pandémie, mais rappelle que la « part de marché » de l’euro – que ce soit pour les réserves financières, le libellé des contrats, les prêts internationaux… – s’effrite depuis une décennie. Cette part avait atteint 24 % avant la crise financière de 2008. Elle est désormais de 19 %, en léger progrès après le point bas de 16 % il y a trois ans.

Certes, « l’euro reste la deuxième monnaie la plus utilisée au monde », souligne le rapport, très loin devant le yen japonais et le renminbi chinois. Mais face au dollar, il reste un poids plume. Le billet vert représente 60 % des réserves financières de devises, trois fois plus que l’euro. La proportion est à peu près la même pour les prêts internationaux et les dettes internationales, qui sont majoritairement libellées en dollars. La seule catégorie où l’euro a une part de marché proche du billet vert est celle des paiements, avec 35 % contre 42 %.

La Fed, prêteur international

L’illustration la plus évidente de la domination du dollar est arrivée dimanche 15 mars. Les marchés étaient alors en train de dévisser, et la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé d’asséner un grand coup : elle a réduit ses taux d’intérêt à une fourchette entre 0 % et 0,25 %, et a annoncé une enveloppe de 700 milliards de dollars d’achat d’actifs (620 milliards d’euros). En parallèle, l’ensemble des grandes banques centrales – BCE, banques d’Angleterre, du Japon, de Suisse et du Canada – ont annoncé la création de nouvelles lignes de « swaps » en dollars. Derrière le jargon, il s’agit tout simplement de lignes de crédits en dollars que les banques centrales étrangères peuvent utiliser, en échange de leur propre monnaie.

Cette mesure d’urgence était nécessaire pour assouvir la soif de dollars de nombreuses entreprises et d’investisseurs à travers le monde, qui se trouvaient soudainement à court de liquidités. Pourquoi ce besoin de billets verts ? En partie, il s’agit de la principale monnaie utilisée pour le commerce international. Face aux chaînes logistiques qui étaient asphyxiées par la pandémie et le confinement, c’était la devise la plus demandée. Mais en partie, il s’agissait aussi d’une question de confiance.

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