L’est de la Russie suffoque dans la fumée des incendies

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Jugeant le coût de la lutte contre les flammes plus important que les potentielles destructions, les autorités de Sibérie ont décidé de ne pas agir.

Par Publié aujourd’hui à 04h44

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Les rives du fleuve Ienisseï près de Krasnoïarsk, en Sibérie (Russie), le 13 juillet.
Les rives du fleuve Ienisseï près de Krasnoïarsk, en Sibérie (Russie), le 13 juillet. ILYA NAYMUSHIN / REUTERS

En cette fin juillet, c’est l’un des thèmes les plus discutés sur Twitter. Sous le hashtag #EteignezLesFeuxEnSibérie, des milliers de Russes racontent leur quotidien dans la fumée des incendies, les quintes de toux et l’horizon bouché par un impressionnant nuage noir.

Comme chaque été, la Sibérie est en proie à des incendies d’une ampleur difficilement concevable. Au 26 juillet, la surface de taïga en flammes dépassait 1,5 million d’hectares, soit une progression de 200 000 hectares durant les dernières vingt-quatre heures. Plusieurs centaines de foyers étaient comptabilisés dans la région de Krasnoïarsk, la plus touchée, mais aussi dans celles d’Irkoutsk, de Bouriatie, de Transbaïkalie… Plus à l’est, en Extrême-Orient, ce sont des inondations monstres qui ont englouti des milliers de kilomètres carrés.

Le record de 2018 – 3,2 millions d’hectares brûlés – n’est pas encore atteint, et les incendies se déroulent dans des lieux isolés et inhabités, mais la fumée dégagée par le feu, elle, recouvre déjà des espaces gigantesques. Le 25 juillet, le site Internet Meduza titrait ainsi : « La fumée des incendies s’étend sur six fuseaux horaires ».

Alerte « ciel noir »

Les principales villes de Sibérie, mais aussi d’autres situées à des milliers de kilomètres à l’ouest, dans l’Oural et jusqu’au Tatarstan, comme Perm ou Kazan, sont englouties par une épaisse fumée. L’état d’alerte « ciel noir », qui met en garde les plus fragiles contre la pollution de l’air et recommande notamment aux entreprises de diminuer leurs activités, a été déclaré, mais la réaction des autorités est jugée largement insuffisante et provoque la colère dans les régions concernées.

Depuis 2015, un nouveau règlement du ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Fédération de Russie prévoit en effet l’établissement de territoires (qualifiés de « zones de contrôle ») sur lesquels les feux de forêt peuvent ne pas être éteints. S’il est établi que le feu ne constitue pas une menace immédiate pour les habitants et que les coûts de la lutte contre les incendies s’annoncent plus importants que les dommages matériels qu’ils peuvent causer, les autorités locales peuvent décider de ne pas agir.

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Le 17 juillet, le gouvernement de la région de Krasnoïarsk a ainsi estimé à 141 millions de roubles (environ 20 millions d’euros) le coût de la lutte contre les incendies sur son territoire, contre 4 millions celui des destructions attendues. Un responsable local interrogé par le site Tayga. info estimait quant à lui que déployer des Canadair sur toute la zone touchée « pouvait mettre en faillite l’Etat fédéral ».



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