l’essor du port du Pirée profite peu à sa région

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L’entreprise maritime chinoise Cosco est en passe de faire du port grec le premier de Méditerranée. Mais dans les villes aux alentours, le chômage et la pauvreté continuent de toucher une grande partie de la population.

Par Publié aujourd’hui à 10h08

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Sur les quais du port du Pirée, le 18 octobre 2018.
Sur les quais du port du Pirée, le 18 octobre 2018. LOUISA GOULIAMAKI / AFP

A l’ouest du Pirée, des grues bleue et orange jalonnent les ports de
Drapetsona et Keratsini, cités ouvrières touchées sévèrement par la crise
économique. Aux portes d’entrée des terminaux, d’où les porte-conteneurs s’amarrent dans un incessant mouvement, de petits drapeaux chinois accueillent les salariés.

« 2018 a été une année couronnée de succès et de profits. Les réussites économiques du port coïncident avec celles de l’économie grecque et nos futurs investissements vont créer plus de croissance et de nouveaux emplois », se réjouissait, fin juin, dans un communiqué Yu Zenggang, le président de l’autorité portuaire du Pirée (OLP) et vice-président de l’entreprise chinoise Cosco, l’actionnaire majoritaire avec 67 % du capital du port.

En 2009, l’arrivée de Cosco, la société maritime chinoise, au Pirée ne s’était pas fait sans heurt, provoquant une levée de boucliers des syndicats de dockers. Mais une décennie plus tard, l’activité des terminaux à conteneurs s’est envolée : environ 5 millions de ces boîtes métalliques géantes ont transité par le port du Pirée en 2018, contre moins de 1 million en 2009… Et la croissance se poursuit (+ 23,2 % au cours des quatre premiers mois de l’année).

Une étape de la « nouvelle route de la soie »

Pékin veut faire du Pirée une étape essentielle à la « nouvelle route de la soie » qui permet à la Chine d’écouler ses produits vers l’Europe et d’augmenter son soft power. Le pari semble réussi : la majorité des échanges commerciaux entre la Chine et l’Europe passent désormais par la Grèce. Tous les jours, des trains de marchandises partent depuis le port vers la République tchèque pour desservir l’Europe de l’Est et centrale et, en quelques jours, les bateaux partis d’Athènes arrivent dans les ports du nord de l’Europe. « Le Pirée devrait devenir, en 2019, le premier port de Méditerranée, en dépassant celui de Valence en Espagne, et le quatrième ou le cinquième d’Europe. C’est un investissement bénéfique pour les Grecs. Deux mille emplois directement liés à l’activité du port ont été créés », assure Nektarios Demenopoulos, le porte-parole de l’autorité portuaire.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Pirée, port d’entrée de la Chine en Europe

Ce constat ne convainc pas Giorgos Gogos, le secrétaire général du syndicat des dockers : « Cosco a enregistré ces succès grâce à une baisse des coûts de travail. Les travailleurs sur les terminaux à conteneurs sont employés en grande partie par des sociétés d’intérim peu soucieuses du respect du droit du travail. » Une convention collective a bien été signée il y a deux semaines : « C’est un pas important qui permet d’instaurer un salaire minimum, des règles pour les congés payés… Mais elle ne s’applique pas aux intérimaires malheureusement. »

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