« L’espace ne peut plus être vu comme un simple exutoire de volontés de puissance »

0
231

[ad_1]

Le test antisatellite effectué par l’Inde le 27 mars marque la nécessité de définir des règles internationales régissant les activités spatiales, afin d’éviter les tentations, prévient l’expert de la Fondation pour la recherche stratégique dans une tribune au « Monde ».

Par Xavier Pasco Publié le 04 avril 2019 à 01h00

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

A Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, des écoliers fêtent le tir antimissile indien effectué le 27 mars.
A Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, des écoliers fêtent le tir antimissile indien effectué le 27 mars. AMIT DAVE / REUTERS

Au moment même où les discussions internationales peinent à aboutir pour définir des règles d’utilisation de l’espace à long terme, le test antisatellite indien réalisé le 27 mars plombe encore un peu plus l’ambiance. Tous les pays s’accordent sur la nocivité de tels tests. Ce type de destruction par collision en orbite génère des débris qui sont autant de dangers potentiels pour les satellites qu’ils rencontrent.

En janvier 2007, le tir A-SAT [pour « antisatellite »] chinois, en créant plusieurs milliers de débris potentiellement destructeurs, avait, pensait-on, suscité une prise de conscience salutaire. Pourtant, l’Inde qui souligne en même temps son attachement aux propositions d’interdiction d’utilisation d’armes en orbite vient de procéder à ce même type d’expérimentation.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Inde détruit un satellite et augmente le nombre de débris spatiaux

L’événement est célébré à New Dehli. Une communication soigneusement pensée montre que les leçons ont été tirées des erreurs diplomatiques chinoises. Une fiche détaillée du ministère indien des affaires étrangères publiée immédiatement après le test tente de distinguer la situation indienne de la brutalité du test chinois.

Minimisation de l’impact de ces tirs

Les réponses apportées par anticipation sur les raisons pour lesquelles cette expérimentation ne présenterait pas les mêmes risques que le test chinois ou sur le fait qu’elle se conforme aux règles du droit international, et qu’il ne s’agit pas de se lancer dans une nouvelle course aux armements, sont censées montrer une forme de responsabilité (implicitement, là encore, à la différence de 2007). En quelque sorte, le tir chinois deviendrait une référence en dessous de laquelle tout test deviendrait acceptable.

Une telle évolution serait mal venue. Certes, le tir indien a visé un satellite évoluant à une très basse altitude (280 km), à la différence du satellite chinois (800 km), et les débris générés – près de 300 détectables selon les premières estimations américaines – retomberaient ainsi rapidement dans l’atmosphère pour disparaître définitivement. Les Etats-Unis avaient utilisé ce même argument pour témoigner du caractère responsable d’une destruction similaire réalisée en février 2008 sur l’un de leurs satellites, supposément en réponse au test chinois de 2007. L’essentiel des débris serait effectivement retombé en quelques mois, sauf quelques-uns, en raison de trajectoires incontrôlées vers le haut résultant de l’explosion.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: