Les Yanomami, un peuple d’Amazonie « marqué pour survivre » par Claudia Andujar

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CLAUDIA ANDUJAR/ Galeria Vermelho

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Sur les traces de Claudia Andujar (5/6). La photographe et militante brésilienne est interdite de séjour chez les Indiens Yanomami par le gouvernement. Mais elle se démène pour leur venir en aide.

Après avoir marché de longues heures à travers la jungle, lestée d’une glacière, les yeux piquants de sueur, elle garde l’espoir candide que le cours de l’histoire peut être inversé. Sa vie de femme urbaine est déjà loin. Celle de photographe aussi. Claudia Andujar a laissé de côté son appareil pour devenir une militante de la cause des indigènes en péril au Brésil. Mais, quand elle arrive au village des Yanomami, sur les hauteurs de Catrimani, dans l’Etat du Roraima, à l’extrême nord du pays, il est presque trop tard.

« La civilisation s’impose, d’abord, avec une épidémie, puis au travers des guerres et de l’esclavage »
Darcy Ribeiro, ethnologue

En ce début des années 1980, la construction de la « périmétrale nord », une autoroute qui éventre l’Amazonie depuis l’Etat de l’Amapa jusqu’à la Colombie, est interrompue. Mais le mal est fait : la forêt n’a pas repris ses droits. L’asphalte a charrié, en quelques années, les maladies, la prostitution, l’alcoolisme, l’acculturation. « La civilisation s’impose, d’abord, avec une épidémie, puis au travers des guerres et de l’esclavage », écrivait l’ethnologue Darcy Ribeiro. Cette guerre de la modernité, imposée par le régime militaire (1964-1985) et enrobée d’une rhétorique d’intégration de l’Indien, semble perdue d’avance.

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Ancienne mission Baptiste, Boas Novas, rio Ericó. Photo extraite de la série « Contact Consequences », de Claudia Andujar, en 1981.
Ancienne mission Baptiste, Boas Novas, rio Ericó. Photo extraite de la série « Contact Consequences », de Claudia Andujar, en 1981. CLAUDIA ANDUJAR/ Galeria Vermelho

Son sentiment d’alors, Claudia Andujar le note dans son précieux journal de voyage : « Quand nous sommes arrivés, en janvier 1981, trois des huit habitations étaient vides. Et les maisons ne ressemblaient plus à celles d’un village traditionnel, reprenant parfois les constructions en pisé de la région. Certaines nuits, nous étions réveillés par la musique d’un rituel, curieux mélange de choro [musique populaire] traditionnel et de forro [danse nordestine]. Les Indiens se lamentaient et dansaient, ivres. Les cérémonies étaient une sorte de mélange entre les cultures yanomami, macuxi [tribu voisine des Yanomami] et celles des Blancs. » Et puis, elle constate que le nouveau monde vérole jusqu’à la Funai, fondation censée défendre les Indiens, à la solde des militaires au pouvoir. Pour preuve : « Ceux qui la défendent [la préservation de la culture yanomami] sont irréalistes et n’acceptent pas le principe que c’est la culture supérieure et dominante qui absorbe la culture inférieure », écrit l’organisation, en 1981, dans un rapport confidentiel.

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