les visées turques en Tripolitaine

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Des manifestants agitent des drapeaux de la Libye et de la Turquie, place des Martyrs, à Tripoli, en Libye, le 21 juin.

Une Tripolitaine turque ? L’interrogation n’est plus incongrue depuis que le pari d’Ankara sur la région occidentale de Libye s’est pour l’instant avéré payant. En se portant au secours du gouvernement d’accord national (GAN) du premier ministre libyen, Faïez Sarraj, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a renversé le cours de la guerre autour de Tripoli, où les forces assaillantes du maréchal dissident Khalifa Haftar, appuyées par les mercenaires russes du groupe Wagner, grignotaient inexorablement du terrain. Le soutien turc – aérien notamment – au GAN de Sarraj a été à ce point efficace qu’Haftar et ses alliés ont dû battre en retraite pour se replier vers leurs bastions aux confins de la Tripolitaine (ouest) et de la Cyrénaïque (est).

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Ces points marqués en Libye s’inscrivent dans une posture régionale de la Turquie de plus en plus agressive. Ankara a renforcé son pouvoir de nuisance en Méditerranée en empêchant l’exploration de gaz par des sociétés privées dans les zones contestées. Un tel activisme diplomatico-militaire est conforme à la doctrine « patrie bleue » conçue par les généraux de l’armée turque hostiles à l’OTAN. C’est sur eux qu’Erdogan, le « Grand Turc », s’appuie pour réaliser ses plans, faire de son pays une puissance régionale capable d’imposer son veto tant en Méditerranée orientale que dans la mer Noire et en mer Egée. En Libye, « ces terres où nos ancêtres ont marqué l’histoire », Erdogan n’hésite pas à convoquer la mémoire de l’Empire ottoman pour justifier ses prétentions actuelles.

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Présente autour de Tripoli depuis 2019, la Turquie n’a jamais ménagé son soutien au GAN, auquel elle a fourni, plus ou moins secrètement, des mercenaires syriens, des armes, des munitions, des véhicules de transport de troupes et des drones. Dès avril 2019, lorsque le maréchal Haftar lançait son offensive sur Tripoli, les livraisons se sont accélérées. En août de la même année, un centre de commandement, commun à l’armée turque et aux services secrets (MIT), a été établi à Tripoli.

Armes et munitions

L’engagement turc est monté en gamme en novembre 2019, après que deux accords de coopération – l’un sécuritaire, l’autre maritime – ont été signés à Istanbul entre M. Erdogan et M. Sarraj. « Nous ne pouvons pas aller en Libye sans invitation », résuma M. Erdogan un mois plus tard. Il s’agissait de donner une apparence de légalité à l’intervention. Invoquant cette demande de soutien de la part du gouvernement de Tripoli, reconnu comme légitime par l’ONU, la Turquie estime que le cadre de son action est légal. Pour Ankara, il ne saurait donc être question de violations de l’embargo imposé en 2011 par les Nations unies sur les livraisons d’armes vers la Libye.

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