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Depuis l’occupation soviétique, entre guerre civile, règne taliban et dix-neuf ans de présence américaine, voilà quatre décennies que les Afghans n’avaient plus eu leur destin en mains.
Les deux principales forces du pays, les talibans et le régime de Kaboul, devaient, samedi 12 septembre, engager des pourparlers de paix à Doha, au Qatar, dans le cadre d’un processus de réconciliation nationale. Ils auraient dû débuter le 10 mars, comme le prévoyait le pré-accord exclusif signé, le 29 février, entre les Etats-Unis et les insurgés, mais des retards liés à la libération croisée de prisonniers dans les deux camps ont fait perdre sept mois à un dialogue déjà chaotique.
Les Qataris et le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, seront présents, samedi, lors de la cérémonie d’ouverture. « Les Afghans s’assiéront à la même table pour des discussions qui s’annoncent difficiles sur l’avenir du pays. (…) C’est authentiquement historique », s’est félicité, jeudi, M. Pompeo. Dimanche, ils laisseront en face-à-face la délégation de Kaboul, menée par Masoom Stanikzai, ex-chef des services secrets, et celle des talibans, dirigée par le cheikh Abdul Hakim Haqqani, président de la commission des oulémas et poids lourd du mouvement. Ils se verront tous les jours pendant deux semaines, avant de rendre compte à leur tutelle respective.
Les échanges promettent d’être tendus. Les talibans ont refusé, à ce jour, de dialoguer avec les autorités de Kaboul qu’ils ont toujours qualifié « de pantins de Washington ». De plus, ils arrivent clairement en position de force. Les diplomates occidentaux à Kaboul s’inquiètent même déjà du contenu de cette rencontre. « De quelle négociation de paix parle-t-on quand Kaboul affronte, depuis deux ans, des Munich en série et des retraites en rase campagne ? », s’interroge l’un d’entre eux, sous condition d’anonymat.
Deux délégations aux profils très déséquilibrés
Le président afghan, Ashraf Ghani, n’a cessé de faire des concessions lors de la négociation entre les Etats-Unis et les talibans, débutée à l’été 2018, dont il était exclu. Il refusait ainsi, le 1er mars, toute idée de libérations anticipées de prisonniers talibans, estimant que Kaboul n’avait pas été associé à cette décision et qu’elles devaient « faire partie des discussions intra-afghanes, mais ne [pouvaient] pas être un prérequis à des négociations ».
Le 9 août, il finissait par céder aux pressions américano-talibanes le poussant à libérer les 400 derniers détenus d’une liste de 5 000 noms dressée par les seuls insurgés. Jeudi, la France a dénoncé la remise en liberté des deux assassins, en 2003, de Bettina Goislard, une Française travaillant en Afghanistan pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
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