Les scrutins en série et les jeux de pouvoir lassent les Espagnols

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Les électeurs redoutent que la paralysie du pays persiste après les législatives de ce dimanche. Et beaucoup désespèrent de leurs représentants.

Par Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 10h59

Temps de Lecture 3 min.

Un portrait du candidat socialiste Pedro Sanchez avant un meeting électoral à Pampelune, le 1er novembre.
Un portrait du candidat socialiste Pedro Sanchez avant un meeting électoral à Pampelune, le 1er novembre. ALVARO BARRIENTOS / AP

Difficile de mesurer la lassitude des Espagnols alors qu’ils sont de nouveau appelés aux urnes, dimanche 10 novembre, pour élire leurs représentants au Parlement. Mais un signe en laisse imaginer l’ampleur : ces deux derniers mois, plus de 810 000 personnes, soit 2,2 % du corps électoral, ont demandé sur le site de l’Institut national de statistiques (INE) de ne pas recevoir de publicité électorale dans leur boîte aux lettres.

Rien n’indique que les élections législatives de dimanche, quatrième scrutin en quatre ans, apporteront davantage de stabilité au royaume. Les précédentes, organisées il y a quelques mois seulement, le 26 avril, n’avaient pas permis la formation d’un gouvernement.

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Tous les sondages montrent une nouvelle fragmentation de la chambre basse, malgré l’avance du Parti socialiste (PSOE) de Pedro Sanchez, crédité de 27 % des voix. La montée en force attendue du Parti populaire (PP, droite), autour de 20 %, et de Vox (extrême droite), autour de 15 %, pourrait entraîner un nouveau blocage. L’effondrement des deux partis qui promettaient, au plus fort de la crise économique, de renouveler le paysage politique traduit le désenchantement général, avec une chute annoncée de la formation libérale Ciudadanos et un parti de gauche radicale Podemos donné en recul.

« Situation sans fin »

« Je me suis désinscrite des listes par fatigue, témoigne Ana Navarro, fonctionnaire de 56 ans. La situation est démoralisante. Elle est sans fin. Je peux retourner aux urnes autant qu’ils le veulent, mais je voterai la même chose. Et c’est à eux, les politiques, de s’entendre. S’ils n’en sont pas capables, qu’ils changent de job. »

Comme près de 35 % des électeurs, José Escudero ne sait pas encore à qui il donnera sa voix. « J’ai toujours voté pour le Parti socialiste et la menace d’une extrême droite forte me fait penser que c’est encore ce qu’il y a de plus sensé et utile, mais je ne suis pas convaincu, assure ce fonctionnaire indécis de 49 ans. Après le dernier blocage, j’étais très fâché. C’est comme si des plombiers venaient chez moi et qu’ils repartaient en me laissant le robinet qui fuit. Tous sont responsables. C’est leur échec mais ils nous demandent de le régler. »

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« La génération de la soi-disant rénovation politique s’est transformée en une fraude pour beaucoup d’Espagnols, résume le professeur de sciences politiques à l’Université autonome de Madrid Fernando Vallespin, en référence aux dirigeants politiques quadragénaires qui ont pris la tête du PSOE et du PP, comme aux jeunes chefs de file des formations Ciudadanos et Podemos. C’est une élite politique inopérante qui s’inquiète plus des intérêts de partis que de l’intérêt général. Pour les Espagnols, c’est une source de grande frustration. Il n’est pas impossible qu’apparaisse un mouvement populiste, antisystème, antipolitiques, qui canalise ce mécontentement, comme le “5 étoiles” en Italie », prédit-il.

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