les pubs rouvrent en Angleterre

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Préparatifs avant la réouverture dans un pub Wetherspoons dans le nord de Londres.

Melanie Marriott en a « la chair de poule ». Samedi 4 juillet, elle rouvre le premier de ses huit pubs à Londres, après presque quatre mois de fermeture obligatoire, et croise les doigts pour que tout se passe bien. Il a fallu tout réorganiser dans ses établissements : mettre des parois en plastique transparent entre les tables, créer une entrée et une sortie séparées, placer des gels hydroalcooliques un peu partout, interdire les commandes aux bars pour éviter la cohue, développer une application pour commander depuis son téléphone portable…

« C’est comme réaliser un gigantesque puzzle en trois dimensions, avec des éléments qui changent tout le temps. Avec toutes ces modifications, on aura une capacité de 70 % seulement par rapport à la normale », explique la fondatrice de Darwin & Wallace, un groupe de ravissants pubs-restaurants qu’elle a créé en 2013.

Si elle ne cache pas son soulagement de reprendre enfin du service, elle le fera par étapes : ouverture d’un premier pub samedi, trois autres la semaine suivante, puis trois autres. Le dernier, situé dans le quartier d’affaires Canary Wharf, attendra : les tours de bureaux demeurent presque vides pour l’instant.

Le gouvernement a multiplié les aides

L’Angleterre (pas l’Ecosse ni le Pays de Galles) autorise ce samedi la réouverture des pubs et des restaurants (et des coiffeurs), fermés depuis le 23 mars, quand le confinement a débuté. La vie revient derrière les portes closes des établissements, les derniers coups de peinture et d’aspirateurs sont passés, les vieux tonneaux de bière ont été vidés et sont remplacés par un approvisionnement frais. Une partie de l’âme du pays va revivre. Mais financièrement, la période a été évidemment très difficile.

Le gouvernement a pourtant multiplié les aides. La plus importante est le chômage partiel, assurant 80 % du salaire des employés dans la limite de 2 500 livres par mois (2 700 euros). « C’était un secours crucial », explique Mme Marriott, qui a pu conserver ses deux cents employés.

Son principal problème, outre de jongler avec l’école à la maison de ses deux fils de neuf et treize ans, vient des loyers de ses établissements. Malgré des finances saines, elle ne peut pas payer ce coût fixe, énorme, alors qu’elle n’a aucun revenu. « J’ai dû entamer des discussions avec mes huit propriétaires », explique-t-elle. La plupart d’entre eux se sont montrés compréhensifs, acceptant soit de décaler des versements, soit d’en annuler une partie.

La question des loyers est la clé de la survie économique des pubs

La question des loyers est la clé de la survie économique des pubs. « Dans une majorité des cas, cela se passe plutôt bien », explique James Shorthouse, spécialiste du secteur à Colliers International, une société de consultants. Les pubs sont en effet très souvent possédés par les grands brasseurs, qui sont à la fois propriétaires des murs et vendeurs de la bière. Les gérants, généralement des petites entreprises familiales, sont ainsi forcés de vendre certaines bières, mais bénéficient en échange d’aides sur la décoration ou l’entretien de leur établissement. Dans la crise actuelle, il est dans l’intérêt de ces grandes entreprises d’aider les pubs à survivre, et la plupart se sont montrés compréhensifs pour les loyers. Greene King, qui possède en propre 1 700 pubs et en loue un millier, a par exemple réduit les loyers de 90 % pour deux mois, et de 50 % le mois suivant.

Les restaurants, en revanche, fonctionnent selon un autre modèle économique, ayant des propriétaires privés qui ont tendance à se montrer bien plus durs. Les dépôts de bilan se multiplient. L’enseigne Café Rouge et Bella Italia a annoncé jeudi la fermeture de 90 de ses 250 restaurants ; la chaîne Byron Burger s’est placée sous administration ; SSP Group, qui possède les sandwicheries Upper Crust, envisage de supprimer 5 000 emplois… « Pour les pubs aussi, certains fermeront, mais j’aurais tendance à dire pas plus de 5 % d’entre eux », estime James Shorthouse.

Reste que leur réouverture était une urgence économique. Et aussi un énorme soulagement. Elsa, qui tient The Hamlet depuis treize ans, un pub dans le sud de Londres, ne cache pas son excitation. « Je n’en pouvais plus de voir cet endroit vide, alors que j’y dédie ma vie depuis si longtemps. » Samedi, elle a prévu de la musique et a mis en place une pompe à bière au bord du trottoir pour servir des verres à emporter. « Après ce long confinement, on mérite bien de faire la fête. »

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