les provocations et l’esquive de Salvini face à la célébration de la chute du régime fasciste

0
231

[ad_1]

Le jour de la Libération, symbolisant la fin de la période mussolinienne, est source traditionnelle de tensions. Il a été marqué cette année par les prises de position du ministre de l’intérieur d’extrême droite.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 03h37

Temps de Lecture 11 min.

Article réservé aux abonnés

LETTRE DE ROME

Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, à Corleone en Sicile, le 25 avril.
Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, à Corleone en Sicile, le 25 avril. GUGLIELMO MANGIAPANE / REUTERS

C’est une journée particulière, dédiée à la célébration de l’unité nationale. Un des rares moments de l’année où les Italiens pourraient se rassembler, des contreforts des Alpes à la Sicile, autour d’une cause partagée.

Dans les faits, hélas, les choses ne sont pas si simples. Au sortir de la seconde guerre mondiale, le 25 avril a été désigné comme le « jour de la Libération ». Faute de date indiscutable – et d’événement fédérateur à commémorer – les autorités ont choisi de faire du jour anniversaire de la libération des villes de Milan, Turin et Gênes le symbole de la victoire de la démocratie et de la fin du régime mussolinien.

Mais loin de susciter l’adhésion de tous, ce jour de fête nationale est depuis son instauration un moment de tensions et de contestations sporadiques. En effet, faute de procès du régime fasciste comparable à ce que furent les procès de Nuremberg pour le nazisme, et alors que l’épuration, en Italie, a plus souvent pris la forme d’exécutions sommaires que d’une justice en bonne et due forme, la mémoire de la période est marquée au sceau de l’ambiguïté.

Happenings provocateurs

A côté du souvenir du sacrifice des résistants, entretenu par la très puissante Association nationale des partisans italiens (ANPI), plusieurs forces politiques de droite, à commencer par Fratelli d’Italia, qui revendique l’héritage du MSI (le parti post-fasciste créé en 1946, après le naufrage de la « république de Salo ») cherchent à imposer une narration concurrente, assimilant les antifascistes dans leur ensemble à des « communistes » et mettant en avant, avec un luxe de précautions et de sous-entendus, le fait que « Benito Mussolini a aussi fait de bonnes choses ».

Dans le même temps, à l’extrême droite, les groupuscules néofascistes les plus radicaux profitent souvent de cette date symbolique pour réaliser des happenings provocateurs, au retentissement garanti.

Mercredi 24 avril à Milan, non loin de Piazzale Loreto (le lieu où le cadavre de Mussolini avait été exposé, pendu par les pieds, le 28 avril 1945, quelques heures après son exécution), on a ainsi vu une poignée de militants néofascistes déployer une banderole « honneur à Benito Mussolini » avant d’exécuter un salut romain. Leur geste a immédiatement été condamné, mais son retentissement est énorme : il a même fait la Une du Corriere della Sera.

D’ordinaire, ces polémiques restent marginales, mais voilà, depuis l’arrivée au pouvoir à l’été 2018 d’une coalition atypique, formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), rien n’est plus comme avant. Et le véritable homme fort du gouvernement, le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, n’a pas manqué, une fois de plus, de jouer avec les codes, pour faire entendre durant cette séquence commémorative une série de messages pesés au trébuchet.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: