Les pêcheurs boulonnais dans les filets du Brexit

0
290

[ad_1]

Premier port de pêche français, Boulogne-sur-Mer craint qu’un « no deal » n’affecte fortement son économie.

Par Laurie Moniez Publié aujourd’hui à 06h39

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Le bassin Loubet, quai de déchargement des bateaux, à Boulogne-sur-Mer, le 1er février.
Le bassin Loubet, quai de déchargement des bateaux, à Boulogne-sur-Mer, le 1er février. AIMEE THIRION / HANS LUCAS

Les pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, à une quarantaine de kilomètres des côtes anglaises, sont inquiets. Premier port de pêche en tonnage devant Lorient, avec plus de 32 000 tonnes de poissons débarqués sur les quais chaque année, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) voit une partie de son destin pris dans les mailles des filets britanniques. Comme les autres ports européens, la ville, située à la jonction de deux mers poissonneuses, la mer du Nord et la Manche, s’attend à un Brexit dur aux conséquences délicates pour l’économie de la pêche et ses plus de 5 000 emplois.

Le long du bassin Loubet, l’équipage du Marmouset-3, tout juste rentré de quatre jours passés dans les eaux anglaises, finit de débarquer encornets et rougets barbets – non soumis à quota – et maquereaux, merlans et harengs. Pour le patron navigant de ce chalutier de 19 mètres, l’avenir du métier est en jeu. « Ce qui nous inquiète, c’est que les Anglais nous disent dehors et nous interdisent de pêcher dans leurs eaux, explique Olivier Leprêtre, également président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) des Hauts-de-France. C’est la mort assurée car, dans la bande côtière, il y aura une surexploitation des ressources et des problèmes de cohabitation entre les différents métiers. »

En effet, si, demain, la Grande-Bretagne interdit l’accès à ses eaux territoriales aux navires de toute taille, qu’ils soient chalutiers, fileyeurs ou caseyeurs, et de différentes nationalités – Belges et Hollandais étant très présents dans cette zone –, ces navires pourraient se retrouver dans un espace maritime restreint. Les images marquantes d’altercations entre pêcheurs normands et britanniques autour de la pêche à la coquille Saint-Jacques, fin août, en pleine Manche, pourraient alors devenir quotidiennes.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brexit : l’Union européenne prépare le secteur de la pêche au « no deal »

Bataille navale et touché-coulé

Exemple parmi d’autres, le Marmouset-3, et ses 500 tonnes de poissons pêchés chaque année, réalise son chiffre d’affaires à 80 % dans les eaux britanniques, considérées comme les plus vastes et les plus poissonneuses de l’Union européenne (UE). Au total, 30 % des captures des pêcheurs français en dépendent, un taux qui monte à 50 % pour la Bretagne, première région de pêche française, et à 75 % pour les Hauts-de-France, selon le CRPMEM.

Face à son bateau tout neuf, Olivier Leprêtre met tout son espoir dans les responsables politiques britanniques et européens pour « trouver la voie de la raison ». Six mois avant le vote du Brexit, il a investi 2,8 millions d’euros dans son nouveau navire. « Si j’avais su, je n’aurais jamais signé, avoue le représentant des pêcheurs des Hauts-de-France. Et je vous préviens, si c’est un no deal” [une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord], il n’y aura plus un kilo de poisson anglais qui entrera dans le port de Boulogne ! »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: