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Il faut chercher longtemps le mot « palestinien » dans le communiqué qui scelle le nouveau rapprochement israélo-arabe, annoncé jeudi 13 août par l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis. Il n’est mentionné qu’une seule fois, dans l’avant-dernier paragraphe, comme un oubli rattrapé sans grâce. Comme si Ramallah n’était pas concerné par cette normalisation promise des relations diplomatiques de l’occupant israélien avec un allié arabe. Une première depuis 1994 et l’accord de paix signé avec la Jordanie.
Cette mention est un engagement, aussi creux que possible, à poursuivre des efforts « pour parvenir à une résolution juste, complète et durable du conflit israélo-palestinien », suivi d’une référence aux Lieux saints de Jérusalem, qui « doivent demeurer ouverts aux fidèles pacifiques de toutes les religions. »
L’autorité palestinienne (AP) en a paru abasourdie jeudi, demeurant silencieuse durant près de trois heures, alors que le Hamas dénonçait un « coup de poignard dans le dos » de la part des Emirats. Ramallah a fini par dénoncer, dans un simple communiqué, une « trahison de Jérusalem et de la cause palestinienne ». Son ambassadeur à Abou Dhabi a été rappelé. Jeudi soir, le principal négociateur palestinien, Saeb Erekat, enjoignait à la télévision le secrétaire général de la Ligue arabe de condamner cet accord ou de démissionner.
Intenable à court terme
Les Emirats se font fort cependant d’empêcher l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, promise par Israël, tout en demeurant flous sur les modalités de leur rapprochement. Ils peuvent ainsi contribuer à tirer l’AP d’une situation intenable à court terme. Face à la menace d’annexion, Ramallah avait dénoncé en mai les accords existants avec Israël, sécuritaires et financiers, au risque d’organiser sa propre faillite. Mais, pour les Palestiniens, il s’agit d’un abandon en rase campagne, face à une menace d’annexion qui s’avérait de plus en plus improbable.
Dès le mois de juin, l’AP avait vu avec inquiétude l’ambassadeur émirati aux Etats-Unis, Youssef Al-Otaiba, promettre à Israël des progrès dans la normalisation si l’Etat hébreu renonçait à annexer. En mai, durant la première vague de l’épidémie de Covid-19, elle avait refusé des livraisons d’aide sanitaire que les Emirats lui destinaient, expédiées par avion directement à l’aéroport de Tel-Aviv, un vol inédit et mené en concertation avec Israël, mais pas avec Ramallah.
« Israël est récompensé pour ne pas déclarer ouvertement ce qu’il fait à la Palestine illégalement et avec persistance » Hanan Achrawi, membre du comité exécutif de l’OLP
Pour les Palestiniens, le recul d’Israël sur l’annexion ne change par ailleurs rien au régime d’occupation militaire que maintient Israël depuis la conquête de 1967. Au contraire, il contribue à le légitimer, selon Hanan Achrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine. « Israël est récompensé pour ne pas déclarer ouvertement ce qu’il fait à la Palestine illégalement et avec persistance depuis le début de l’occupation », affirmait-elle jeudi soir.
Dans la foulée, elle souhaitait à l’homme fort des Emirats, Mohammed Ben Zayed, « de ne jamais connaître l’agonie de voir votre pays volé ; que vous ne ressentiez jamais la douleur de vivre en captivité sous occupation ; que vous ne soyez jamais témoin de la démolition de votre maison ou du meurtre de ceux que vous aimez. Que vous ne soyez jamais vendu par vos “amis” ».
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