Les Ouïgours, interné dès l’enfance dans des camps chinois

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La Chine coupe les jeunes du Xinjiang de leur famille pour leur inculquer l’idéologie du Parti communiste.

Par et Publié aujourd’hui à 11h53

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« Journée de la Constitution chinoise », dans une école primaire de la préfecture d’Aksou, dans le Xinjiang (Chine), le 3 décembre 2018.
« Journée de la Constitution chinoise », dans une école primaire de la préfecture d’Aksou, dans le Xinjiang (Chine), le 3 décembre 2018. China Stringer Network / REUTERS

Il a refusé, il y a deux ans, l’ordre, reçu lors d’un séjour d’études à l’étranger, de rentrer, et s’est installé aux Etats-Unis. Ce Ouïgour énumère les membres de sa famille qui ont été arrêtés depuis dans sa région d’origine, non loin de Kachgar, au Xinjiang : « Mon frère, la femme de mon frère, ma belle-mère, mes deux cousins plus âgés, mon oncle et ma tante… » Certains sont en camp de rééducation patriotique, d’autres en prison. Il liste aussi les enfants dont il est sans nouvelles, dont sa demi-sœur de 9 ans et les trois enfants de son cousin. « Le gouvernement n’a laissé aucun adulte en âge de s’en occuper. Ils ne sont avec personne que nous connaissions. »

Pour cet ancien homme d’affaires de 37 ans, nul doute qu’ils ont été envoyés dans un de ces centres pour enfants entre internat, orphelinat et camp d’endoctrinement, dont on commence à parler, il ne voit pas d’autre explication. « Les enfants ne peuvent pas y parler notre langue, y manger notre cuisine, ils sont éduqués comme des Chinois han [ethnie majoritaire] et doivent abandonner leur identité », dit-il.

« Un vaste système »

Où sont envoyés les enfants ouïgours quand leurs parents disparaissent ? Une nouvelle étude du chercheur allemand indépendant Adrian Zenz, basée sur des documents officiels chinois, expose un vaste système visant à prendre en charge les enfants dont les parents sont détenus et à leur inculquer une éducation patriotique en mandarin.

Parallèlement à la construction de camps d’internement, où seraient enfermés environ un million de Ouïgours – minorité turcophone sunnite –, ainsi que des membres d’autres minorités musulmanes de l’extrême Ouest chinois, des centaines de « centres de secours », orphelinats et pensionnats ont été construits ou agrandis depuis 2017.

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La Chine défend sa politique répressive au Xinjiang en soulignant que la région autonome était régulièrement le théâtre d’attaques perpétrées par des groupes séparatistes ou extrémistes religieux. Grâce à la campagne « Frapper fort contre le terrorisme violent », mise en place par l’ancien secrétaire du Parti communiste du Tibet Chen Quanguo, dès son arrivée à la tête du Xinjiang en 2016, la région n’a plus connu d’attentats, insistent les autorités chinoises.

Mais le but de cette politique dépasse largement la lutte contre l’extrémisme religieux, puisque environ 10 % de la population ouïgoure du Xinjiang serait internée, selon les estimations d’associations de défense des droits humains et de chercheurs, notamment M. Zenz.

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