Les ombres chinoises de l’ambassade de Malte à Bruxelles

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COLCANOPA

C’est un poste d’observation rêvé sur le cœur du pouvoir européen, à Bruxelles. Au 25, rue Archimède, l’ambassade de Malte, appelée « Dar Malta », donne sur le bunker à quatre branches qui abrite le siège de la Commission européenne. Juste derrière trône le quartier général du Conseil de l’Union européenne (UE). Depuis 2007, installée dans un immeuble ultramoderne de neuf étages, rénové par la Chine, la délégation maltaise héberge également la représentation du pays auprès de l’UE et un consulat. L’emplacement est unique et de prestige. Mais cette localisation idéale aurait aussi, selon les services secrets belges, une autre explication.

Depuis le début des années 2010, la sûreté de l’Etat belge accuse, en effet, cette ambassade d’abriter des moyens techniques installés par les services secrets chinois pour espionner les institutions européennes. Une activité qui pourrait, selon le renseignement belge, encore durer aujourd’hui. L’information a été transmise au ministère des affaires étrangères belge par Alain Winants, patron des services secrets du royaume jusqu’en 2014. Interrogé par Le Monde, le porte-parole de ce ministère s’est limité à déclarer qu’il était « tenu à la plus stricte confidentialité sur le contenu de ces notes et les actions qui en découlent », sans démentir l’information. Sollicité, M. Winants, aujourd’hui avocat général près la Cour de cassation, a refusé de s’exprimer, de même que son successeur à la sûreté de l’Etat, Jaak Raes, actuel administrateur général.

Pour sa part, le porte-parole du ministère des affaires étrangères et de l’égalité maltais, Daniel Attard, a indiqué au Monde que « Malte entretient une relation forte avec la Chine, comme avec d’autres pays, notamment en termes de coopération ». C’est dans ce cadre, a-t-il expliqué, « qu’en 2006-2007 un accord signé entre le ministre des finances maltais et le gouvernement chinois a permis de rénover entièrement l’ambassade Dar Malta, à Bruxelles ». Il s’est, en revanche, abstenu de commenter les accusations du renseignement belge et l’utilisation du bâtiment, y compris à l’insu de Malte, par les Chinois pour espionner les institutions européennes.

Rénovation

Fortes des éléments transmis par leurs services, les autorités belges n’ont pas opté pour une réponse publique ou fait intervenir des forces de police au sein de l’ambassade qui jouit, comme toute représentation diplomatique, du principe d’inviolabilité. Selon nos informations, des contacts informels auraient, néanmoins, existé entre les différentes chancelleries. Questionné, le ministère des affaires étrangères belge a précisé que « les rapports transmis par la sûreté de l’Etat font systématiquement l’objet d’un suivi par les services compétents ; des canaux appropriés existent pour transmettre, ensuite, toute information utile à d’autres parties prenantes concernées par ces rapports – y compris des pays alliés ou des institutions internationales ».

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