Les nouvelles aventures de la commissaire Margrethe Vestager

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Elle a osé affronter les GAFA, le Trésor américain et même le couple franco-allemand… Se forgeant une réputation de femme à poigne. A 51 ans, la commissaire à la concurrence espère prendre, en novembre, la tête de la Commission européenne.

Par Cécile Ducourtieux et Anne-Françoise Hivert Publié aujourd’hui à 13h41

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La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, le 10 mai, à Copenhague.
La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, le 10 mai, à Copenhague. Cécile Smetana Baudier pour M Le magazine du Monde

« Pourquoi n’avons-nous pas de Google ou d’Apple européens ? » La question un peu bateau fuse du public. Une fesse posée sur un siège de bar, dos au tableau de l’amphithéâtre, Margrethe Vestager ne montre aucun signe d’impatience. Elle se redresse, croise ses mains au niveau du visage, inspire, puis braque ses yeux verts sur l’assistance, clairsemée, mais captivée : « Aux Etats-Unis, quand les start-up se lancent, elles ont d’emblée accès à un marché numérique unifié. Elles passent tout de suite du garage [où leurs fondateurs bidouillent leurs premières applications] au global. » Prise de risque minimale pour la commissaire européenne à la concurrence. Face à ces étudiants du très élitiste Collège d’Europe, l’ENA des futurs fonctionnaires européens, installé à Bruges, la Danoise récite ce lundi 6 mai son catéchisme libéral. « C’est pourquoi, en Europe, nous devons achever un marché commun du numérique et un marché européen des capitaux. »

« Si ma génération et les précédentes ont besoin de quelque chose, c’est que vous montriez l’exemple ! Mais c’est nous qui avons agi trop tard. Nous avons failli. »

Cheveux poivre et sel coupés court, superbe jupe corolle bleu roi et corsage en satin coordonné, elle marque un temps d’arrêt, puis reprend de sa voix ferme et grave. « Mais nous devons nous aussi faire preuve d’un peu de curiosité. Qui, dans la salle, a déjà testé le moteur de recherche français Qwant ? C’est un très bon produit ! Quatre personnes ? Très bien ! Qui a essayé le moteur allemand Cliqz ? Il est très performant et sans publicité ! Et l’application de navigation slovaque Sygic ? Elle est excellente. »

Le 10 mai à Copenhague, un parterre d’ingénieurs est soumis au même questionnaire. Margrethe Vestager est de retour en terre danoise pour quelques jours. Son mari, professeur de mathématiques, est resté vivre à Copenhague. Elle aura peu de temps pour le voir. Son emploi du temps est saturé. Réception à la représentation de la Commission européenne à Copenhague pour la Journée de l’Europe, discours devant une centaine de juges européens réunis en congrès, gala de l’Association des artisans danois, en présence de la reine, où lui sera remis le Prix de la femme de l’année… Partout, elle fait preuve de la même aisance. Y compris quand il lui faut se glisser dans une combinaison de survie noir et jaune, gilet de sauvetage sur les épaules, pour gagner sous la pluie une petite île dans le port de Copenhague, où une centaine de jeunes originaires de vingt-deux pays réfléchissent à l’avenir de l’Europe. Tout sourire depuis l’estrade, elle y parle d’un continent à la croisée des chemins. Et harangue l’assistance : « Si ma génération et les précédentes ont besoin de quelque chose, c’est que vous montriez l’exemple ! Vous sentez le poids de cette responsabilité ? Je sais, on est des durs à cuire. Mais c’est nous qui avons agi trop tard. Nous avons failli. »

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