Les nouveaux clivages du modèle politique allemand

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Hormis chez les plus de 60 ans, la CDU et le SPD sont respectivement dépassés par l’AfD et les Verts, analyse le correspondant du « Monde » à Berlin après les élections régionales dans le Brandebourg et en Saxe, le 1er septembre.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Les élections régionales du 1er septembre dans le Brandebourg et en Saxe l’ont confirmé : les Allemands se reconnaissent de moins en moins dans les deux Volksparteien (« partis populaires ») que sont l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD). Ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers Alternative pour l’Allemagne (AfD) et les Verts. Au point que la question se pose : le face-à-face entre l’extrême droite et les écologistes va-t-il se substituer au duel CDU/SPD qui a dominé la vie politique allemande ces dernières décennies ?

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L’étude de la composition des électorats le suggère. En Saxe, dimanche, ce n’est que chez les plus de 60 ans que la CDU a dépassé l’AfD, et que le SPD a devancé les Verts. Dans les autres tranches d’âge, l’AfD a eu plus de voix que la CDU, et les Verts ont attiré plus d’électeurs que le SPD. C’est particulièrement vrai chez les 18-24 ans, où l’extrême droite et les écologistes sont arrivés en tête (20 % chacun), devant les conservateurs (13 %) et les sociaux-démocrates (6 %).

Autre signe préoccupant pour la CDU et le SPD : leur faible capacité d’attraction au-delà de leur électorat traditionnel. Dimanche, en Saxe, 66 % des électeurs sont allés voter (49 % en 2014). Mais cette hausse de la participation a très peu profité à la CDU, qui n’a gagné que 50 000 voix, et pas du tout au SPD, qui en a perdu 40 000. Elle a au contraire largement bénéficié à l’AfD : entre 2014 et 2019, le parti d’extrême droite a gagné 430 000 voix, multipliant presque par quatre le nombre de ses électeurs. Les Verts ont recueilli 200 000 voix, deux fois plus qu’il y a cinq ans.

Le SPD lutte pour sa survie

C’est pour le SPD que la situation est la plus inquiétante. Aux législatives de 2017, il avait fait le pire score de son histoire (20,5 %), mais il était tout de même arrivé deuxième, derrière les conservateurs (32,9 %). Depuis, sa chute s’est poursuivie, et elle a surtout profité aux écologistes. Aux européennes, en mai, les Verts ont pour la première fois devancé le SPD à l’échelle nationale. D’après les sondages, il en serait de même aux législatives : aujourd’hui, les Verts y obtiendraient 23-25 % des voix, derrière les conservateurs (27-29 %) mais largement devant le SPD (13-15 %), lequel ne dépasserait l’AfD que d’un ou deux points.

Comparé à l’état du SPD, celui de la CDU est moins dramatique. Dans les intentions de vote, celle-ci semble en mesure de pouvoir conserver la chancellerie après le départ d’Angela Merkel. Le SPD, lui, ne peut plus y songer : à 15 % dans les sondages, il lutte pour sa survie. C’est aussi vrai localement, les Verts rassemblant désormais plus de voix que le SPD dans la plupart des grandes villes qui, il y a quelques années, passaient encore pour des bastions sociaux-démocrates imprenables.

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