« Les nôtres sont nécrosés dans leurs tiroirs identitaires » – JeuneAfrique.com

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Plaidoyer pour le respect mutuel entre les peuples, le nouveau roman de l’écrivaine franco-sénégalaise est aussi un appel au volontarisme et une dénonciation de la mentalité victimaire.


En novembre 2002, le Joola sombrait au large du Sénégal, emportant avec lui quelque 2 000 vies. Parce que l’on a trop vite oublié cette catastrophe, bien plus meurtrière que celle du mythique Titanic, la romancière franco-­sénégalaise Fatou Diome a voulu redonner voix aux disparus.

Dans Les Veilleurs de Sangomar, elle imagine les naufragés reçus et entourés de chaleur humaine par les ancêtres, dans un ancien lieu de culte animiste considéré comme un sanctuaire. Avec ce roman sur le deuil, Diome s’interroge surtout sur la manière dont les proches des disparus tentent de combler le vide. Poétique et politique, l’ouvrage explore l’intimité de vies disséminées à travers le monde pour ressaisir l’événement dans toute sa densité.

Qu’est-ce qui détermine le degré d’émotion quand se produit une catastrophe ? La couleur de la peau ? Le PIB ?

Jeune Afrique : Comment est née Coumba, le personnage au cœur de votre roman ?

Fatou Diome : Après le naufrage, j’avais rencontré des veuves, des orphelins, des parents ayant perdu un enfant, des fiancées esseulées… Je me suis demandé comment ils vivaient, comment ils luttaient pour ne pas sombrer à leur tour. Au début, Coumba est tétanisée par la disparition de son mari. Elle a moins de 30 ans, une petite fille de 5 mois, elle n’aurait jamais imaginé se retrouver dans cette situation. En tant que veuve, elle subit une très forte pression familiale, sociale, religieuse. Elle invoque les ancêtres pour retrouver son bien-aimé et, toutes les nuits, le convoque à travers sa plume. Se noue alors un long et intense dialogue entre les époux.



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JeuneAfrique

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