Les Nippo-Brésiliens, nouvelle cible des injures du président Jair Bolsonaro

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Le président brésilien, Jair Bolsonaro, à Brasilia, le 15 janvier 2020.
Le président brésilien, Jair Bolsonaro, à Brasilia, le 15 janvier 2020. Adriano Machado / REUTERS

Après les Indiens, les gays, les noirs, les réfugiés, les femmes, les nordestins… Jair Bolsonaro a trouvé une nouvelle cible à ses injures. A savoir : la diaspora japonaise du Brésil. Mi-janvier, la journaliste Thais Oyama publie alors son livre Tormenta (Companhia das Letras, non-traduit), récit coup de poing des « crises, intrigues et secrets » de la première année chaotique au pouvoir du président d’extrême droite. L’ouvrage n’a pas plu à l’intéressé, qui l’a fait savoir. « Ça, c’est le livre de cette Japonaise, je ne sais pas ce qu’elle fait au Brésil », a lancé M. Bolsonaro, ajoutant que « là-bas, au Japon », Mme Oyama « mourrait de faim en écrivant ce genre de livres ».

Lire notre entretien avec Hamilton Mourao : « On a fait de Bolsonaro un stéréotype »

Thais Oyama est pourtant bel et bien brésilienne. Cette enquêtrice chevronnée, née à Sao Paulo, petite-fille d’immigrants japonais, n’entretient qu’un lien distant avec la patrie de ses aïeux. Ce n’est pas la première fois que M. Bolsonaro étale son racisme à l’encontre des Nippo-Brésiliens, des Japonais et des Asiatiques en général. A l’occasion, le président imite en public les yeux bridés en tirant sur ses paupières avec ses doigts et se montre particulièrement obsédé par la question de la taille – « Là-bas, tout est miniature », a-t-il déclaré à propos du Japon.

Jair Bolsonaro n’hésite pas à joindre le geste à la parole : posant en mai 2019 pour une photo à l’aéroport de Manaus (Amazonie) en compagnie d’un visiteur étranger venu d’Asie, le chef de l’Etat a ainsi fait un geste explicite, rapprochant son pouce de son index, et de demander à son interlocuteur : « Toute petite, la tienne, pas vrai ? »

Loin d’être un accident, ces insultes sont en réalité l’expression des nombreux préjugés et clichés racistes endurés au quotidien par les Nikkei, la communauté japonaise du Brésil, forte d’1,5 millions de personnes, soit plus grande diaspora hors de l’Archipel.

Les clichés racistes ont la vie dure

Arrivés en masse dans les années 1920, pour travailler dans les champs de café de Sao Paulo, ils ont subi des années durant insultes, moqueries et discriminations d’Etat, avant de parvenir enfin à s’intégrer, tant au niveau économique, éducatif que sportif. « C’est devenu un groupe extrêmement brésilien », note Jeffrey Lesser, spécialiste de la communauté et enseignant à l’Université Emory d’Atlanta.

Mais les clichés racistes ont la vie dure. La majorité des Brésiliens « pensent toujours que le Japonais est bon en calcul et pas très masculin et que la Japonaise est une geisha, avec pas beaucoup de cerveau et une sexualité exacerbée, résume M. Lesser. Ici, même si votre famille est brésilienne depuis plusieurs générations, on vous qualifiera toujours de japonais et jamais de nippo-brésilien ».



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