Les navires humanitaires bloqués par le zèle des gardes-côtes italiens

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Des migrants sur le pont de l’« Ocean-Viking », le 5 juillet 2020.

Samedi 25 juillet, un navire en détresse avec à son bord 108 migrants, parti quelques heures plus tôt des côtes libyennes, a été signalé par le Moonbird, l’avion de surveillance de l’ONG humanitaire Seawatch, puis pris en charge par un navire marchand battant pavillon italien, le Cosmo. Une fois mis en sécurité, les rescapés ont été conduits dans le port de Pozzalo, à l’extrémité sud de la Sicile, qui a été choisi comme lieu de débarquement. Là, ils ont tous été placés à l’isolement et soumis à des tests sérologiques, crise sanitaire oblige. Puis, l’équipage a été autorisé à repartir.

L’opération a été conclue en quelques heures. Quelques jours plus tôt, l’Ocean-Viking, un navire humanitaire affrété par l’ONG SOS-Méditerranée, avait eu nettement moins de chance. Le 7 juillet, le bateau a été autorisé à débarquer 180 migrants secourus en mer dans un autre port du sud de la Sicile, celui de Porto Empedocle. Là, les naufragés ont été transférés sur un ferry puis mis à l’isolement, tandis que les autorités italiennes demandaient à l’équipage de mouiller au large, pour observer une quarantaine de quatorze jours. Le 21 juillet, cette mesure était levée, mais quelques heures plus tard, l’Ocean-Viking était de nouveau immobilisé, en raison de plusieurs « irrégularités techniques et opérationnelles » constatées par les gardes-côtes italiens lors d’une inspection à bord. Lesquelles ? Après quelques heures de flottement et en l’absence de toute communication officielle des gardes-côtes, les motifs de cette immobilisation sont finalement apparus dans toute leur absurdité : selon les autorités italiennes, l’Ocean-Viking, lors de son arrivée en Sicile, comptait à son bord plus de « passagers » qu’il n’en peut théoriquement accueillir.

« Dégénérescence de la culture maritime »

Une accusation qui a fait bondir l’amiral Vittorio Alessandro, ancien porte-parole national des gardes-côtes italiens. Devant le micro de Radio Radicale, celui-ci a réaffirmé les principes intangibles régissant les opérations de sauvetage en mer : « Quand le centre de coordination des gardes-côtes (MRCC) demande à un navire qui se trouve dans le canal de Sicile de se diriger vers une embarcation en détresse, il ne demande pas combien de personnes il peut accueillir à bord », a-t-il rappelé, soulignant ensuite qu’« assimiler un naufragé à un passager est une insupportable dégénérescence de la culture maritime ». « Les inspections sont toujours les bienvenues, a ajouté l’amiral à la retraite. Mais ce n’est pas par hasard qu’elles ne sont déclenchées qu’après les opérations de sauvetage et visent uniquement les navires des ONG. »

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