« Les nationalismes menacent à nouveau de détruire la prospérité économique »

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Selon l’ancien numéro deux de la Banque centrale européenne, le péril qui pèse sur l’indépendance des instituts monétaires est moins important en Europe qu’aux Etats-Unis et dans d’autres parties du monde.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 10h42

Temps de Lecture 8 min.

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L’ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Vitor Constancio, à Francfort (ouest de l’Allemagne), en avril 2018.
L’ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Vitor Constancio, à Francfort (ouest de l’Allemagne), en avril 2018. ARNE DEDERT / dpa Picture-Alliance/AFP

Entre 2010 et 2018, il a occupé l’un des postes les plus importants de la zone euro, la vice-présidence de la Banque centrale européenne (BCE), aux côtés de Mario Draghi. Témoin de la crise des dettes souveraines en 2012, aujourd’hui président du conseil de l’Ecole d’économie et de management de Lisbonne (ISEG), Vitor Constancio s’inquiète de l’incidence de la guerre commerciale sur l’Europe.

La situation politique italienne peut-elle déclencher une nouvelle crise des dettes dans la zone euro ?

Je ne crois pas que l’on puisse craindre une contagion de la flambée des taux d’emprunt souverains comparable à celle observée entre 2010 et 2012. L’Italie reste néanmoins un sujet de préoccupation. Personne ne sait comment la situation politique va évoluer, mais les déclarations du parti de M. Salvini témoignent d’une volonté de rompre avec les règles budgétaires européennes.

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En outre, le Parlement vient d’adopter la possibilité d’utiliser des « mini-bots », ces formes de reconnaissance de dette émises par l’Etat, qui pourraient, dans l’imagination de ses promoteurs, constituer un embryon de monnaie alternative à l’euro. Reste qu’aucun gouvernement ne peut gagner contre les marchés. Un tiers de la dette italienne est détenue par les investisseurs étrangers.

Ces « mini-bots » sont-ils un premier pas vers une sortie italienne de l’euro ?

Il est difficile de dire si ce projet est sérieux. Claudio Borghi, conseiller de M. Salvini et président de la commission du budget au Parlement italien, a déjà présenté un plan détaillé sur le sujet. Emis par l’Etat italien, ils seraient en infraction avec les traités européens s’ils étaient légalisés comme une forme de monnaie.

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Ce genre de « bons » a déjà été expérimenté en Argentine ou en Autriche, dans les années 1930. Cela n’a jamais fonctionné : les citoyens s’efforcent rapidement de les échanger contre de la vraie monnaie, même avec une décote. Il est difficile d’imaginer que les Italiens accepteraient d’en détenir sur une base volontaire. Surtout, les « mini-bots » ne résoudraient aucun des problèmes de fond de l’Italie.

Quelle est la plus grande menace pesant aujourd’hui sur l’économie européenne ?

La guerre commerciale, indubitablement. Tout comme la tentation protectionniste, ainsi que l’utilisation des tarifs douaniers et de l’extraterritorialité judiciaire à des fins politiques par les Etats-Unis. Cela pénalise déjà l’investissement privé, qui décélère rapidement. Comme entre les deux guerres mondiales, les nationalismes menacent à nouveau de détruire la prospérité économique. Le commerce mondial a considérablement ralenti, et cela risque de s’accompagner, en outre, d’une forte correction sur les marchés.

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